Aquaculture multitrophique intégrée
Au cours de la dernière décennie, des scientifiques ont étudié des méthodes innovatrices pour améliorer la productivité et la durabilité environnementale des pratiques aquacoles marines. Cela comprend l'étude des avantages économiques et environnementaux de la culture simultanée de poissons, de mollusques et de plantes marines au profit de toutes les cultures et l'environnement. Il s'agit d'une idée maintenant connue sous le nom d'aquaculture multitrophique intégrée (AMTI).
L'AMTI emprunte ce concept à la nature; notamment au concept voulant que, dans la chaîne alimentaire, une espèce trouve toujours une source de nourriture dans les déchets d'une autre espèce. Des chercheurs ont donc mis à l'essai la théorie voulant que les nutriments donnés aux poissons génèrent des déchets organiques et inorganiques dont dépendent les mollusques et les plantes marines pour croître.
Au Nouveau-Brunswick, par exemple, une équipe de scientifiques a étudié la culture combinée de saumons, de varech et de moules bleues sur plusieurs sites aquacoles pendant plus de cinq ans. Les déchets de particules fines provenant des cages de saumon, y compris ceux des aliments en granulés, ont été extraits par les moules tandis que le varech absorbait les déchets inorganiques dissous créés par l'exploitation. Ce « recyclage » de nutriments aquacoles a entraîné une réduction des déchets dans le milieu marin, y compris sur le plancher océanique. Il a aussi réduit le risque de prolifération d'algues et d'eaux troubles aux alentours du site d'AMTI. De plus, toutes ces espèces cultivées ont une valeur économique en plus de jouer un rôle clé dans les services et les processus de recyclage de cet écosystème artificiel.
Des recherches effectuées en Colombie-Britannique sont parvenues à des résultats similaires. Entre 2007 et 2009, par exemple, une exploitation à grande échelle a examiné la culture combinée de cinq espèces : la morue charbonnière, l'holothurie, l'oursin, le mollusque et le varech. Les résultats ont révélé, entre autres, que les holothuries utilisent les dépôts de déchets sous les filets des cages comme source de nourriture et ne semblent pas accumuler des métaux lourds ou tout autre contaminant trace.
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Règlements de l'AMTI
Afin de mettre les résultats des recherches d'AMTI en pratique à l'échelle commerciale, des modifications doivent tout d'abord être apportées aux règlements sur l'aquaculture. Par exemple, les exploitants détenant un permis d'élevage de saumon devaient aussi être titulaires d'un permis d'élevage de mollusques et de plantes marines sur le même site. De nouvelles procédures ont aussi dû être mises au point et ajoutées au Programme canadien de contrôle de la salubrité des mollusques afin d'assurer que les installations d'AMTI respectaient les mêmes normes de salubrité des aliments requises pour les exploitations pratiquant exclusivement la culture de mollusques.
Ainsi, les exploitants d'AMTI d'aujourd'hui doivent avoir un plan de gestion d'AMTI qui comprend, entre autres, une analyse détaillée des risques de tous les points de contrôle critiques du site. Les exploitations d'AMTI doivent aussi avoir un énoncé documenté indiquant que tous les mollusques destinés au commerce interprovincial ou international seront traités dans un établissement de transformation du poisson agréé par le gouvernement fédéral, comme le demande le Règlement sur l'inspection du poisson du Canada.
- Procédures pour l'élaboration, l'approbation et revue d'un plan de gestion de l'aquaculture multi-trophique intégrée (Guide de procédures du contrôle de la salubrité des mollusques, Agence canadienne d'inspection des aliments)
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