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Document de recherche 2000/145

Status of the eulachon Thaleichthys pacificus in Canada

Par D.E. Hay et P.B. McCarter

Résumé

L’eulakane (Thaleichthys pacificus) est un petit éperlan anadrome qui fraie dans le cours inférieur des cours d’eau côtiers, du nord de la Californie au sud de la mer de Béring. Depuis 20 ans, presque toutes les remontes d’eulakanes de la Californie au sud-est de l’Alaska ont diminué, surtout depuis le milieu des années 1990. Les causes de ce déclin sont incertaines; le présent document examine et commente les principales suggestions et explications à cet égard. Le changement climatique est considéré comme une cause du déclin général, mais il ne faut pas négliger d’autres facteurs, notamment les perturbations locales de l'habitat et la capture accessoire de l’eulakane dans les pêches commerciales au chalut. De nombreuses Premières nations s’inquiètent du déclin des populations d’eulakanes, car cette espèce revêt pour eux une grande importance culturelle, surtout en tant que source d’une graisse qui constitue un important aliment traditionnel de base. L’état des stocks d’eulakanes concerne aussi les gestionnaires des pêches et l’industrie de la pêche commerciale, car les prises accessoires d’eulakanes par les chaluts à crevettes sont courantes dans certains secteurs. Le déclin des populations d’eulakanes a poussé les gestionnaires à prendre des mesures précises visant à limiter les prises accessoires d’eulakanes, ce qui pourrait réduire les prises de crevettes dans certains secteurs. L’information biologique fragmentaire disponible sur l’eulakane n’a jusqu’ici jamais été synthétisée en un seul document. Le présent document tente donc de réunir et de résumer l’information disponible avant de commenter la situation biologique de l’espèce. Selon des données génétiques non confirmées, les eulakanes formeraient une seule unité évolutionnaire significative (UES) dans l’ensemble de leur aire de répartition. D’autres données biologiques, notamment sur les caractéristiques méristiques et la période de fraie propre à chaque rivière, montrent que la structure des stocks varie considérablement à l’échelle locale. Cela pourrait indiquer que, bien que les différents stocks d’eulakanes soient génétiquement liés (probablement en raison d’individus égarés ou d’un certain mélange entre les stocks), les stocks qui fraient dans différentes rivières (ou estuaires) ne sont pas liés du point de vue démographique. Nous soulignons donc que, jusqu’à ce que l’on dispose d’indications contraires, il serait sans doute prudent de supposer que la structure des stocks varie sur de petites échelles géographiques. L’importance des données génétiques pour le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) réside dans le fait que la classification s’applique à toute l’UES, ou à une grande partie de celle-ci. Les données disponibles laissent croire que l’eulakane a disparu de plusieurs rivières de la côte centrale de la C.-B. et que d’autres populations ont connu un déclin important. La rivière Nass est la seule dans laquelle les remontes d’eulakanes persistent à des niveaux normaux ou qui s’approchent de la normale. Bien que les remontes dans le Fraser aient diminué sensiblement depuis quelques décennies, surtout depuis 1994, elles se produisent encore régulièrement. La plus importante montaison d’eulakanes au monde, celle du fleuve Columbia, a brusquement baissé en 1993 et est restée faible depuis. Toutes les remontes en Californie semblent avoir connu un déclin, et certaines remontes qui étaient très fortes n’ont pas été observées depuis plus de 20 ans. En nous fondant sur ces observations, nous suggérons que le déclin généralisé des populations d’eulakanes dans la partie sud de leur aire de répartition justifie que le COSEPAC désigne cette espèce comme « menacée » dans les eaux canadiennes. Toutefois, nous soulignons que ce statut pourrait changer rapidement puisque l’abondance d’eulakanes immatures dans les eaux du large au sud de leur aire a beaucoup augmenté en 2000 par rapport à la décennie précédente. Si cette abondance en haute mer indique que les remontés de géniteurs seront plus fortes dans les années à venir, le statut d’espèce « menacée » pourrait être exagéré. Par contre, la forte abondance d’eulakanes en haute mer semble être principalement constituée de la classe d’âge de 1999, qui se reproduira sans doute en 2002 et ne contribuera peut-être pas à des remontes accrues en 2001. Nous concluons en préconisant l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique de gestion de l’eulakane qui portera sur des questions comme les pêches commerciales de cette espèce, les effets de l’industrie forestière, le dragage et la perturbation des frayères, la pollution des rivières de fraie ainsi que les prises accessoires dans les pêches au chalut en haute mer. En guise de modèle de politiques possibles, nous avons inclus une brève section de recommandations tirées de l’ébauche récente du document du MPO sur la politique du saumon sauvage et adaptées à la situation de l’eulakane. 

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