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Document de recherche 2010/010

Rapport de l’état des écosystèmes et des tendances pour l’écozone du détroit de Georgie

Par S.C. Johannessen and B. McCarter

Résumé

Le détroit de Georgie est une mer semi-fermée située entre l’île de Vancouver et la partie continentale de la Colombie-Britannique. La circulation de l’eau dans le détroit est dominée par un échange estuarien (eau de sortie en surface, eau d’entrée en profondeur) modulé par les marées et le vent. Le détroit est très productif, soutenant les pêches commerciales, autochtones et récréatives. Il est également entouré par une population urbaine en croissance, ce qui accroît la pression exercée sur l’écosystème du détroit. Les changements climatiques mondiaux s’observent localement par les changements de la température de l’eau de mer et du fleuve, par la concentration d’oxygène et le pH de l’arrivée d’eau en profondeur, et par la séquence du débit fluvial. D’autres changements sont attribuables aux activités anthropiques locales, par exemple, l’expédition, la pêche, le rejet de contaminants et la destruction d’habitats, y compris la construction de bords solides, ce qui interagira avec la hausse du niveau de la mer. L’écosystème a fait preuve de résilience par le passé, s’étant rétabli à la suite de plusieurs agents de stress et de variations climatiques. Toutefois, l’accélération des changements climatiques associée à l’urbanisation et à la pression exercée par les pêches est une situation nouvelle. Il n’est pas possible de prévoir comment réagira l’écosystème dans l’avenir aux effets cumulatifs des changements entraînés par les activités humaines et le réchauffement climatique.

Le détroit de Georgie se réchauffe à toutes les profondeurs (1970-2006), alors que la concentration d’oxygène diminue dans l’eau profonde. La température du fleuve Fraser a augmenté durant l’été (1942-2006), tandis que son débit durant l’été a diminué, ce qui se traduit par une augmentation de la mortalité prégénésique du saumon du Pacifique. L’abondance de zooplancton diminue dans le détroit de Georgie et il atteint sa biomasse maximale jusqu’à 50 jours plus tôt comparativement aux années 1970. Ces changements menacent la survie de certains oiseaux marins et ils risquent de constituer une menace pour les saumons juvéniles migrateurs tardifs, mais on n’a pas démontré un effet directement attribuable à ces changements sur les poissons planctonophages. Les populations de plusieurs poissons ichtyophages (saumon coho et quinnat, morue-lingue, morue du Pacifique et sébaste de la zone côtière) ont diminué (1986-2006), alors que les populations de poissons principalement planctonophages (saumon kéta et sockeye, merlu du Pacifique, aiguillat commun, goberge de l’Alaska) sont relativement stables ou se situent dans la fourchette normale de variabilité historique (1981-2006). Les épaulards résidents sont menacés en raison des contaminants, du trafic maritime et de la disponibilité en déclin des proies (principalement du saumon quinnat). Les populations de tous les groupes ont été stables ou ont augmenté localement jusqu’au milieu de 1990, alors qu’ils ont tous enregistré simultanément un déclin étroitement corrélé au déclin observé pour l’ensemble de la zone côtière de la population de saumon quinnat. Depuis 2001, la population d’épaulards a connu une augmentation à nouveau, quoique plus lente que le déclin qu’elle avait subi.

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