Document de recherche 2010/080
Renseignements pertinents pour l’évaluation du potentiel de rétablissement de l’esturgeon jaune : populations de l’ouest de la baie d’Hudson (UD 1)
Par H. Cleator, K.A Martin, T.C. Pratt et D. Macdonald
Résumé
L’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens) était abondant dans les eaux côtières de la majeure partie du Canada au dix-neuvième siècle, mais la pêche intensive, la perte d’habitat et la dégradation de la qualité de l’eau ont entraîné de graves diminutions de la taille de la population ou, encore, sa disparition dans l’ensemble de son aire de répartition. Aujourd’hui, les populations subsistent de la rivière Saskatchewan Nord en Alberta à la baie d’Hudson au nord et à l’estuaire du fleuve Saint-Laurent à l’est. En novembre 2006, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué l’esturgeon jaune au Canada. L’unité désignable (UD) 1, à savoir les populations de l’ouest de la baie d’Hudson, comprend les esturgeons jaunes présent dans le réseau hydrographique de la rivière Churchill du nord du Manitoba et de la Saskatchewan. Le COSEPAC a évalué l’UD 1 et l’a désignée comme étant en voie de disparition, car l’esturgeon jaune a connu un grave déclin au cours du siècle dernier. Historiquement, la surexploitation par la pêche commerciale était la principale menace; toutefois, plus récemment, la dégradation ou la perte d’habitat causée par les barrages, les ouvrages de retenue et autres obstacles ainsi que les pêches canadiennes et de subsistance sont devenues les menaces les plus importantes.
On étudie la possibilité d’inscrire l’esturgeon jaune de l’UD 1 à la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Avant de prendre une décision quant à l’inscription, on a demandé à Pêches et Océans Canada (MPO) d’effectuer une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR). Cette EPR résume les connaissances actuelles associées à la répartition, à l’abondance et aux tendances relatives aux populations d’esturgeons jaunes dans l’UD 1 et propose des cibles et des délais de rétablissement. On présente également l’état actuel des connaissances sur les exigences en matière d’habitat, les menaces pesant sur l’habitat et sur l’esturgeon jaune ainsi que les mesures d’atténuation à mettre en œuvre dans l’UD 1. Cette information peut être utilisée pour éclairer les volets scientifiques et socio-économiques des processus décisionnels relatifs à l’inscription ainsi que l’élaboration d’un programme de rétablissement et d’un plan d’action et, finalement, pour soutenir les processus décisionnels concernant la délivrance de permis, la conclusion d’accords et l’établissement de conditions connexes en vertu des articles 73, 74, 75, 77 et 78 de la LEP.
On a relevé trois unités de gestion (UG) de l’esturgeon jaune pour l’UD 1. L’état de conservation actuel de l’UG 1 demeure inconnu, tandis qu’il est vraisemblablement critique pour l’UG 2 et se situe dans la zone de prudence pour l’UG 3. Les trajectoires des populations des trois UG demeurent elles aussi inconnues. On estime que l’UG 2 affiche un potentiel de rétablissement modéré, mais que l’UG 3 a un faible potentiel de rétablissement en raison de limites relatives à l’habitat. Le potentiel de rétablissement de l’UG1 demeure, quant à lui, inconnu. Selon les estimations, il y aurait au moins 1300 adultes dans le cours inférieur de la rivière Churchill. Dans l’UD 1, le but du rétablissement à long terme est de protéger et de maintenir des populations d’esturgeons jaunes en santé et viables dans l’ensemble des UG.
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