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Document de recherche 2010/128

Régime alimentaire hivernal des phoques gris dans le détroit de Cabot

Par G.B. Stenson, M.O. Hammill et J. Flight

Résumé

On a étudié le régime alimentaire hivernal des phoques gris dans le détroit de Cabot afin de déterminer s'ils consomment beaucoup de morues qui hivernent en grandes concentrations dans le sud du golfe du Saint-Laurent (zone 4T de l’OPANO). On a ainsi examiné l'estomac et les intestins de 100 phoques gris prélevés entre les îles du cap Breton et Saint-Paul. La majorité des échantillons, dont 50 % contenaient de la nourriture, provenaient d'individus mâles.  Des facteurs de correction numérique ont été appliqués aux contenus intestinaux pour tenir compte de la perte d'otolithes, mais aucune correction n'a été apportée aux données en matière du contenu stomacal. Le régime alimentaire des mâles différait beaucoup de celui des femelles. Selon l'analyse du contenu des estomacs, la morue (50 %), le hareng (21 %) et la merluche blanche (13 %) constituaient 84 % du régime alimentaire des mâles. Les femelles s'étaient nourries principalement de hareng (72,6 %), de plie rouge (17,3 %), de merluche blanche (3,5 %), de lançon (3,0 %) et de capelan (2,5 %). Les gros otolithes solides de la morue semblent d’être retenus dans l'estomac des phoques, ce qui se traduit par une surestimation de la proportion de morue dans le régime alimentaire. La taille moyenne des morues consommées était de 43,2 cm, une valeur  plus élevé que celle observée dans d'autres études.  Les facteurs de correction numérique amplifient l'importance des espèces ayant des otolithes petits et fragiles comme le hareng, le capelan et le lançon, tandis qu’ils réduisent celle des poissons ayant des otolithes solides, comme la morue et les poissons plats. Les données numériquement ajustées tirées des analyses du contenu intestinal et du contenu stomacal donnent des proportions différentes pour de nombreuses espèces proies. Les poissons plats (Pleuronetidae sp.) et le hareng étaient les espèces proies les plus importantes pour les phoques, autant chez les mâles (27,5 % et 28,2 % respectivement) que chez les femelles (27,8 % et 21,2 % respectivement), tandis que le pourcentage de morue dans le régime alimentaire des mâles et des femelles était de 16,24 % et de 2,55 % respectivement. Chez les mâles, la proportion combinée de morue et d'espèces du genre Gadus était moins élevée dans les intestins que dans l'estomac (24 % contre 52,9 %). Comparé aux donnés du contenu stomacal, les données du contenu intestinal indiquaient que les femelles avaient consommé moins de hareng (21,2 % contre 72,6 %) et de plie rouge (2,3 % contre 17,3 %). Seuls douze des 100 estomacs contenaient des otolithes de morue, et la recherche d’ADN de morue n’a donné des résultats positifs que pour six estomacs. Aucun ADN n’a été trouvé dans les estomacs qui ne contenaient pas également des otolithes de morue, ce qui suggère que si certains phoques ne consomment que la cavité abdominale des poissons, ce comportement n’est pas fréquent dans cette zone. Bien qu'il n'existe pas de méthode totalement objective pour analyser le régime alimentaire, la rétention potentielle des grands otolithes de la morue dans l'estomac des phoques et l'absence de facteurs de correction pour les données du contenu stomacal, suggèrent que l'analyse des contenus intestinaux donne probablement une description plus réaliste du régime alimentaire des phoques pendant cette étude.

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