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Document de recherche 2010/131

Chevauchement estival entre un prédateur s’alimentant depuis un point central et ses proies dans le sud du golfe du Saint-Laurent

Par V. Harvey, M. Hammill et D. Swain

Résumé

Les prédateurs peuvent affecter les populations de proies en consommant les individus et en induisant des changements spatiaux dans leur comportement. Pour les proies, les effets indirects de la prédation peuvent être plus importants que la prédation en elle-même en affectant négativement la survie, la croissance ou la reproduction. La biomasse des poissons démersaux de grande taille de l’Atlantique Nord-Ouest s’est effondrée au début des années 1990 et n’a pas récupérée depuis alors que l’abondance de phoques gris (Halichoerus grypus) est actuellement à des niveaux historiquement élevés ce qui peut amplifier la pression de prédation qu’ils exercent sur les stocks de poissons. Nous avons utilisé des émetteurs satellite pour suivre les déplacements de 14 phoques gris autour de leur site de repos au cours de l’été dans le sud du golfe du Saint-Laurent afin d’évaluer leur chevauchement avec les poissons d’intérêt commercial dont nous avons quantifié l’abondance et la distribution spatiale à partir de données de recensement. Généralement, les phoques sont concentrés à moins de 50 km de leur site de repos et la probabilité qu’ils démontrent un comportement d’alimentation décroît avec la distance au site d’échouerie. À l’opposé de ce qui est observé où aucun site d’échouerie n’est connu, le lançon, les petites merluches blanches, les petits harengs et les petites plies rouges sont concentrés à moins de 50 km des sites de repos alors que la tanche, le capelan et le hareng de grande taille étaient plus abondants au large des côtes. En août, le chevauchement entre les phoques et les petites morues est plus important à proximité des sites de repos qu’entre 50-100 km alors que l’inverse est observé pour le lançon. En septembre, la probabilité d’avoir une aire d’alimentation dans les régions de fortes abondances de morue est plus élevée entre 50 et 100 km qu’à proximité des sites de repos. La distribution des poissons autour des échoueries de phoques gris suggère que les poissons tentent de minimiser les menaces de prédation que les phoques gris et les autres prédateurs exercent ce qui, à long terme, peut nuire au rétablissement des stocks.

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