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Document de recherche 2011/040

Mortalité naturelle de la morue du sud du golfe du Saint-Laurent (Gadus morhua) et biomasse projetée

Par D.P. Swain

Résumé

La population de morue (Gadus morhua) dans le sud du golfe du Saint-Laurent s'est effondrée au début des années 1990 et ne montre aucun signe de rétablissement depuis cette époque malgré une mortalité par pêche grandement limitée. L’une des principales raisons expliquant cette absence de rétablissement est un coefficient instantané de mortalité naturelle (M) élevé. Les estimations de la mortalité totale et de la mortalité relative par pêche fondées sur les relevésindiquent que le coefficient M était très faible dans les années 1970 et qu'il a augmenté à un niveau plus élevé (0,4 ou plus) dans les années 1990. Cette augmentation est peut-être encore plus importante depuis. Les modèles de population qui estiment les tendances avec regroupement par âges (2 ans ou plus) et sans regroupement par âges (2 à 4 ans et 5 ans ou plus) du coefficient M ont été comparés. Les modèles de population qui estiment une seule tendance temporelle avec regroupement par âges du coefficient M ne sont pas compatibles avec ce stock de poissons. En revanche, les modèles qui estiment des tendances temporelles séparées du coefficient M pour les morues jeunes (2 à 4 ans) et âgées (5 ans ou plus) correspondent davantage aux données. Les tendances estimées pour le coefficient M diffèrent pour les deux groupes d'âge. Le coefficient M estimé a diminué au début des années 1990 pour les morues âgées de 2 à 4 ans. Dans le cas de celles âgées de 5 ans ou plus, il était faible (environ 0,1) au début des années 1970, puis a légèrement augmenté à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le coefficient a ensuite connu une augmentation marquée à la fin des années 1980 ainsi qu'au début des années 1990 et est demeuré élevé depuis. L'augmentation rapide du coefficient M pour les morues âgées de 5 ans ou plus parallèlement à la diminution de leur abondance est compatible avec l'hypothèse selon laquelle la valeur actuelle élevée du coefficient M est au moins en partie due à un effet d'Allee liée à la prédation. En tenant compte du coefficient M et des autres aspects de la productivité actuels, la biomasse du stock reproducteur (BSR) devrait diminuer de façon régulière, même sans pêche, au point d'être menacée de disparition (BSR < 1000 t) d'ici 40 à 50 ans. Selon le modèle privilégié, pour que la probabilité (P) d'atteindre le point de référence limite (BSR = 80 000 t) dans 20 ans, le coefficient M pour les morues de 5 ans ou plus devrait diminuer de la valeur actuelle estimée, soit 0,63, à 0,4 ou moins en supposant que les autres aspects de la productivité demeurent inchangés (P = 70 % pour un coefficient M = 0,4; 100 % pour un coefficient M = 0,35).

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