Document de recherche 2011/129
Évaluation du stock de la population de sébastes aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) des eaux intérieures en Colombie-Britannique, Canada, pour 2010
Par K.L. Yamanaka, M.K. McAllister, P.F. Olesiuk, M.-P. Etienne, S.G. Obradovich et R. Haigh
Résumé
Une nouvelle évaluation du stock est présentée pour la population de sébastes aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) des eaux intérieures en Colombie-Britannique, Canada, pour 2010. On utilise un modèle bayésien de l’espace d’états de la production excédentaire en raison du manque de données suffisantes sur l’âge pour faire une évaluation du stock selon la structure par âge complète. Le modèle présenté nécessite une série chronologique de la biomasse des captures annuelles historiques pour toutes les pêches (reconstitution de 1918 à 2009) et il est ajusté en fonction des données sur la tendance pour les stocks obtenues à partir des données sur l’effort et les captures commerciales, ainsi que des indices de capture découlant de deux études de recherche. Les répartitions théoriques antérieures sont nécessaires pour les principaux paramètres, dont le taux d’accroissement intrinsèque maximum, « r », la taille initiale du stock par rapport à la taille du stock non exploité, la capacité biotique et les constantes de proportionnalité pour les indices d’abondance. Un modèle d’évaluation du scénario de référence reposant uniquement sur la mortalité due aux pêches sélectionne l’ensemble de données d’entrée du modèle le plus crédible et fait une projection des résultats, lesquels sont évalués pour un éventail de configurations du modèle.
Le modèle bayésien de la production excédentaire ajuste assez bien les données sur la tendance du stock et prédit le déclin du stock dans les années 1980, lorsque les captures par la pêche ont augmenté considérablement. L’avis sur la gestion repose sur le résultat de l’exécution du modèle bayésien de la production excédentaire du scénario de référence qui estime que la biomasse du sébaste aux yeux jaunes des eaux intérieures en 2009 est de 780 tonnes (CV de 0,46), soit 12 % (CV de 0,43) de la biomasse initiale de 1918. Cela se situe en deçà du point de référence limite (PRL) des pêches, 0,4 BMSY, ce qui est conforme à l’approche de précaution canadienne, et il y a une probabilité de 90 % que le stock se situe dans la zone critique (MPO 2006). Le taux de mortalité par la pêche en 2009 était supérieur à FMSY et on estime que le total des captures (15 t) représente 78 % (CV de 0,66) du rendement de remplacement.
Le modèle prédit que la biomasse du stock augmentera au fil du temps avec des politiques de pêche semblables à celles de 2009. Avec une projection de la biomasse sur un horizon prévisionnel de cinq ans, il y a une faible probabilité (<14 %) que la biomasse du stock excède 0,4 BMSY, peu importe la politique en place en matière de captures. Avec une mortalité totale due à la pêche (TAC) de 15 t, sur un horizon prévisionnel de 40 et de 80 ans, la probabilité que la biomasse du stock excède 0,4 BMSY est de 44 % et 56 %, respectivement.
Depuis le début des années 1990, les indices d’abondance ont continué d’afficher un déclin, et ce, malgré une réduction considérable de la mortalité due à la pêche. Cet écart peut indiquer possiblement d’autres influences sur la population que la pêche, dont on ne peut tenir compte dans le modèle bayésien de la production excédentaire du scénario de référence. Parmi les autres explications possibles, mis à part l’effort de pêche, il pourrait y avoir un décalage entre la réponse de la population et la réduction de l’effort de pêche, ou peut-être aussi un déclin ou un échec du recrutement. On étudie une autre influence possible, aux fins de démonstration uniquement. Cette approche novatrice intègre la prédation par les pinnipèdes et établit un cadre en vue d’analyses futures, mais, étant donné les incertitudes actuelles sur la consommation par les pinnipèdes, cela n’est pas pris en considération ici pour l’avis sur la gestion. Si la biomasse future du stock continuait de subir un déclin, avec le faible taux actuel de captures par la pêche, il faudrait étudier d’autres modèles afin d’examiner quels facteurs autres que la pêche pourraient avoir des incidences sur le stock de sébastes aux yeux jaunes des eaux intérieures.
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