Document de recherche 2012/088
Évaluation de l’oursin vert de la côte nord de l’estuaire du Saint-Laurent en 2008
Par B. Sainte-Marie, S. Brillon et N. Paille
Résumé
L’état des populations d’oursin vert (Strongylocentrotus droebachiensis) le long de la Côte-Nord de l’estuaire du Saint-Laurent (zone de pêche 9) a été évalué en 2008 à partir des données connues de débarquement et d’effort de la pêche commerciale, ainsi que des mesures de taille des oursins. Les débarquements annuels ont varié entre 0,3 et 85,7 t de 1995 à 2002. À partir de 2003 les débarquements ont progressé fortement pour atteindre un record de 689,3 t en 2007. Les débarquements enregistrés en date d’août 2008, avant la saison de pêche automnale, étaient de 231,9 t. La distribution spatiale de l’effort de pêche mesuré en jours-bateaux (jb) n’a pas été similaire au fil des années. Le secteur de la zone 9 à l’ouest de l’embouchure du Saguenay, et surtout les portions de côte autour de Saint-Siméon et du côté nord de l’île aux Lièvres, a été visé (c.-à-d., effort de pêche d’au moins 20 jb) en 1996 et 1997 et de nouveau en 2003 et 2004. Le secteur à l’est de l’embouchure du Saguenay, et surtout le territoire s’étendant de la pointe à Boisvert jusqu'à la pointe aux Outardes et au voisinage de la pointe des Monts, a été visé seulement en 2000. L’embouchure du Saguenay, incluant la partie est de la batture aux Alouettes, la baie Sainte-Catherine et la batture de la pointe aux Vaches, a été visée à partir de 2004. De 2005 à 2008, les débarquements de la zone 9 provenaient à 98 % de l’embouchure du Saguenay, où la plupart de l’effort de pêche était concentré sur une surface d’environ 1,8 km².
Le court historique de la pêcherie à l’oursin vert, l’inconstance spatio-temporelle de la distribution et de l’intensité de l’effort de pêche, ainsi que la qualité inégale des données de la pêche, rendent difficile l’analyse des effets de l’exploitation. Autour de Saint-Siméon, les données de prises par unité d’effort (PUE), mesurée en kilogrammes par jb (kg/jb) ou par heure-plongeur (kg/hp), et les rapports verbaux des pêcheurs suggèrent une déplétion de la ressource après seulement deux années de pêche (1996-1997). À l’embouchure du Saguenay, de 2005 à 2007, le diamètre médian de l’oursin débarqué a diminué de 61 à 60 mm et la PUE médiane mesurée en heure-plongeur a baissé de 18 % et la PUE est devenue plus variable. Lors de la pêche printanière de 2008, le diamètre médian de l’oursin débarqué a encore diminué, à 58 mm, et la variabilité des PUE s’est encore accrue. Ces changements sont interprétés comme des signes de surpêche. Un relevé en plongée sous-marine effectué à l’embouchure du Saguenay en juin 2008 a montré l’existence d’une population d’oursins encore importante au pourtour de la batture aux Alouettes et a permis de caractériser l’abondance et la structure des tailles de l’oursin. Cependant, l’absence d’information sur la dynamique de cette population empêche de statuer sur sa productivité et sa résilience à l’exploitation. Un contrôle accru de l’effort et de la capacité de pêche est préconisé pour assurer un développement durable de la pêcherie à l’oursin vert de la zone 9.
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