Document de recherche 2012/096
Dynamique des populations de la maraîche de l’Atlantique Nord-Ouest (Lamna nasus), avec une évaluation de la situation et des prévisions de rétablissement
Par S.E. Campana, A.J.F. Gibson, M. Fowler, A. Dorey et W. Joyce
Résumé
Dans le cadre de la réunion d'évaluation du stock de requins de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), qui s'est déroulée en 2009 à Copenhague, au Danemark, une évaluation du stock de la maraîche de l'Atlantique Nord-Ouest (Lamna nasus) a été préparée. On a utilisé un modèle de projection prospective du cycle biologique structuré selon l’âge et le sexe, qui utilisait les données sur les captures selon la longueur et les captures par unité d'effort jusqu'à la fin de 2008, de façon à évaluer la dynamique de la population de maraîche. L'évaluation visait également à déterminer le temps prévu du rétablissement selon différents scénarios de gestion. Elle a été présentée dans le cadre de l'examen de la maraîche réalisé en 2012 par Pêches et Océans Canada, qui précédait celui du COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada). Toutefois, les résultats concernant les prises, les rejets et certaines recherches ont été mis à jour à la fin de 2011.
Quatre variations du modèle de population sont présentées, et chacune d'entre elles diffère quant à leur productivité hypothétique. On estime que la taille actuelle de la population se situe entre 22 % et 27 % par rapport à sa taille de 1961, et entre 95 % et 103 % de sa taille de 2001. Le nombre estimé de femelles matures en 2009 varierait de 11 000 à 14 000 individus, c'est-à-dire de 12 % à 16 % de son niveau de 1961, et de 83 % à 103 % de son niveau de 2001.
Toutes les analyses indiquent que cette population de maraîche peut se rétablir selon un faible taux de mortalité par pêche, mais que l'horizon temporel du rétablissement dépend du taux de mortalité anthropique. Tous les modèles de population prévoient un rétablissement qui atteindrait 20 % de l'effectif du stock reproducteur (ESR20 %) avant 2014 si le taux de mortalité anthropique était maintenu à 4 % ou moins de la biomasse vulnérable. Le modèle de productivité hypothétique la plus faible prévoit un rétablissement si le taux de mortalité anthropique est inférieur à 4 % de la biomasse vulnérable, mais pas à 8 %. Tous les autres modèles prévoient un rétablissement à des taux d'exploitation plus élevés. Selon le modèle de productivité faible, un rétablissement atteignant l'effectif du stock reproducteur, selon la production maximale soutenable (ESRPMS), devrait prendre plus de 100 ans à des taux d'exploitation de 4 % de la biomasse vulnérable. Ces estimations dépendent de la sélectivité hypothétique. En supposant une sélectivité sur le bord du plateau, les modèles 1, 3 et 4 (qui représentent une meilleure option que le modèle 2 de productivité faible) prévoient qu'il serait prudent de maintenir le taux de mortalité anthropique à moins de 4 % de la biomasse vulnérable et que le temps de rétablissement de l'effectif du stock reproducteur, selon la production maximale soutenable, serait ainsi de l'ordre de décennies.
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