Document de recherche 2012/110

Identification des espèces et désignation des habitats qui soutiennent les pêches commerciales, récréatives ou autochtones au Canada

Par Kenchington, E., Duplisea, D.E., Curtis, J.M.R., Rice, J.C., Bundy, A., Koen-Alonso, M., et Doka, S.E.

Résumé

Les modifications apportées à l'article 35 de la Loi sur les pêchescomprennent une nouvelle phrase qui contient une terminologie non définie : « Il est interdit d’exploiter un ouvrage ou une entreprise ou d’exercer une activité entraînant des dommages sérieux à tout poisson visé par une pêche commerciale, récréative ou autochtone, ou à tout poisson dont dépend une telle pêche. » Une interprétation écologique des fonctions de soutien d'un écosystème serait les fonctions qui sont essentielles pour soutenir la production d'espèces ciblées par les pêches commerciales, récréatives ou autochtones dans les limites de la variabilité naturelle (en tenant compte des changements subis par de nombreuses populations) à court et à long terme. Il est possible d'utiliser des approches théoriques et empiriques pour identifier les espèces de poissons qui soutiennent les pêches commerciales, récréatives et autochtones en tenant compte des fonctions écologiques qui permettent à ces espèces d'accomplir leur cycle de vie. Nous discutons des fonctions de soutien en ce qui a trait aux rôles de soutien directs et indirects. Les principales espèces de proies clés et les principaux habitats biogéniques sont considérés comme des fonctions de soutien directes, tandis qu'un certain nombre d'espèces peuvent avoir une incidence indirecte sur la productivité à long terme des espèces de poissons ciblées par les pêches commerciales, récréatives et autochtones. Parmi ces espèces, on retrouve notamment des espèces clés, des espèces « en taille de guêpe », des espèces fortement interreliées, des prédateurs dominants ainsi que des espèces qui modifient l'environnement. Toutes ces espèces jouent des rôles importants dans le maintien de la structure et du fonctionnement de l'écosystème et soutiennent donc indirectement les espèces de poissons ciblées par les pêches commerciales, récréatives et autochtones. Les changements de la structure des populations « soutenant les poissons » (p. ex., sur le plan de l'abondance, de la structure selon la taille, de la structure spatiale, de la structure génétique et de la répartition) attribuables à l'exploitation d'un ouvrage ou d'une entreprise ou à l'exercice d'une activité sont susceptibles de modifier la capacité de soutien des espèces à accomplir leurs fonctions de soutien correspondantes d'une manière qui nuit à la productivité à long terme des espèces ciblées par les pêches commerciales, récréatives et autochtones. Les fonctions de soutien et les populations « soutenant les poissons » qui ont une incidence sur la productivité des espèces de poissons ciblées par les pêches commerciales, récréatives et autochtones peuvent être observées à l'extérieur de l'aire de répartition de ces espèces et y être reliées au moyen de mécanismes comme les réseaux trophiques, une dynamique entre les populations sources et les populations puits ou un comportement migratoire. Au moment de définir la portée des principaux rôles fonctionnels joués par les espèces soutenant les pêches commerciales, récréatives et autochtones, nous décrivons les caractéristiques communes des espèces qui s'acquittent de chaque rôle et nous donnerons quelques exemples de telles espèces. Nous discutons également de la vulnérabilité à la perturbation et des principaux types de perturbations anthropiques qui auront une incidence sur les espèces de soutien. Pour chaque fonction, nous donnons des directives sur la façon de prendre des décisions uniformes et justifiables qui, dans ces cas, respectent nos définitions de « soutien ».

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