Document de recherche 2012/112
Une interprétation scientifique de la productivité continue des pêches commerciales, récréatives ou autochtones
Par R.G. Randall, M.J. Bradford, K.D. Clarke et J.C. Rice
Résumé
La Loi sur les pêches fédérale, modifiée en 2012, fait référence « à la durabilité et à la productivité continue des pêches commerciales, récréatives et autochtones ». On décrit un cadre conceptuel pour une interprétation scientifique de la productivité continue des pêches. La productivité d'une population de poissons est déterminée par des indices vitaux (reproduction, croissance et survie) et des paramètres du cycle biologique (fécondité, âge à la maturité). Les indices vitaux régissent l'abondance de la population, la biomasse ainsi que la production de piscicole. Le taux de production du poisson est le taux correspondant à la biomasse accumulée par unité de surface par unité de temps. Le rendement de la pêche (débarquements) est fonction de la production piscicole totale. Les pêches ciblent souvent plus d'une population ou espèce. La productivité des pêches, dans le contexte des dispositions sur la protection des pêches, est interprétée comme étant le rendement soutenu de toutes les composantes des populations et des espèces, ainsi que de leur habitat, qui soutiennent la pêche dans une zone définie et qui y contribuent. La durabilité, la biodiversité et l'incertitude relative aux mesures sont les principaux éléments de la productivité continue qui doivent être pris en compte en ce qui a trait au cadre conceptuel. L'abondance de la population est dynamique à long terme, mais pour qu'elle soit durable, il faut gérer les impacts physiques sur l'habitat et les autres menaces de manière à ce que les populations puissent se restaurer dans un délai raisonnable en cas d'épuisement temporaire. Le nouveau programme de protection des pêches met l'accent sur une échelle spatiale plus générale et fonctionnelle (paysage, population ou pêche) que celle généralement utilisée par le passé. On a défini trois catégories de projets dont la complexité et l'échelle spatiale varient : des projets à petite échelle associés à une perte de la superficie d'habitat, des projets diffus qui ont une incidence sur les indices vitaux à cause de changements dans la qualité de l'habitat, et des projets à grande échelle qui entraînent une transformation de l'écosystème. Afin de pouvoir être opérationnels et mesurer les impacts à l'échelle du paysage, les substituts appropriés de la productivité varieront selon la catégorie du projet, allant d'approches fondées sur l'habitat, pour lesquelles la productivité continue du poisson est déduite à partir de la superficie et de la qualité de l'habitat, à des mesures plus directes sur la productivité des pêches (comme le rendement) pour des projets à plus grande échelle. Deux besoins urgents de mise en œuvre sont une description claire des outils opérationnels disponibles pour mesurer la productivité à l'échelle du paysage, et un nouveau cadre de précaution pour orienter la protection du poisson afin de maintenir la productivité et la fonction de l'écosystème.
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