Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2012/149

Évaluation écologique et océanographique de la région de la mer de Beaufort : évaluation des risques liés à l'échange des eaux de ballast

Par D. Fissell, W. Cross et K. Howland

Résumé

Cette étude se penche sur les risques écologiques des introductions d'espèces non indigènes liées aux échanges d'eaux de ballast dans la région de la mer de Beaufort dans l'Arctique canadien. Normalement, les navires étrangers sont obligés d’effectuer un échange d'eau de ballast en haute mer en dehors de la zone économique exclusive du Canada. Toutefois, si cela n'est pas possible pour des raisons de sécurité, les navires ont la possibilité d'effectuer un échange d’urgence dans une des deux zones alternatives d'échange des eaux de ballast (ZAEEB) dans les eaux de l'Arctique canadien. À ce jour, on a identifié des zones de ce type dans les régions des détroits d'Hudson et de Lancaster de l'est de l'Arctique à l'intention des navires qui se dirigent vers l'ouest respectivement vers le port de Churchill et vers le passage du Nord-Ouest. On a également besoin d'une troisième zone dans l'ouest de l'Arctique; il s'agit d'une priorité vu le regain d'intérêt pour l'exploitation des hydrocarbures dans cette région.

L'information sur l'écologie, l'océanographie et les trajets habituels de navigation dans la région de la mer de Beaufort a été examinée afin d'évaluer les risques potentiels des introductions d'espèces non indigènes liées aux échanges d'eau de ballast.

Dans la partie canadienne de la mer de Beaufort, il y a des zones étendues d'importance écologique liées à la remontée des eaux dans la dépression du Mackenzie ainsi que les régions de la zone externe du plateau et le talus continental du Mackenzie, ainsi que les parties du milieu et de l'intérieur du plateau du Mackenzie en raison de l'influence du panache fluvial et les caractéristiques du front du fleuve Mackenzie. Pour cette raison, on doit éviter l'échange d'eaux de ballast à partir de la longitude de l'île Herschel (139 °O) vers l’est jusqu'à l'entrée du golfe Amundsen (125 °O) et de la côte jusqu'à l'isobathe de 1000 m environ.

Étant donné les contraintes spatiales associées aux profondeurs d'eau et aux zones d'importance écologique, le nombre d’emplacements possibles d’une ZAEEB est très limité, compte tenu du besoin de garantir une trajectoire linéaire de 200 à 400 km pour les navires. Tout en respectant ces contraintes, les eaux à l'ouest de l'île de Herschel avec des profondeurs entre 20 et 100 m le long de la route empruntée par la plupart des navires sont incompatibles avec une possible ZAEEB, car la distance entre celle-ci et la frontière canado-américaine est moins de 100 km. Plus loin en mer, à des profondeurs entre 100 et 1000 m, à partir de la frontière canado-américaine, il y a une zone qui s'étend de l'OSO à l'ENE. Cependant, la navigation vers l'est le long de cette trajectoire est limitée au début du mois d'août par la présence de fortes concentrations de glace. Même si une route linéaire suffisamment longue (de plus de 200 km) devient faisable à cet emplacement à partir de la mi-septembre, c'est bien après les dates d'entrée d'une grande partie de la navigation commerciale en août.

Les contraintes associées à l'état présent des glaces de mer, aux profondeurs de l'eau et aux zones d'importance écologique, font qu’il n’y a pas d’emplacements possibles pour l'établissement d’une ZAEEB dans la partie canadienne de la mer de Beaufort à l’heure actuelle.

Si jamais l'état des glaces de mer se modifie et la glace régresse plus loin en mer entre le début et le milieu de l'été, une ZAEEB allant de la frontière canado-américaine vers l'est-nord-est dans des eaux de 1000 m de profondeur ou davantage au nord de la dépression du Mackenzie deviendra alors possible. Cette zone serait raisonnablement à la portée de navires se dirigeant vers des zones en haute mer visées par des permis pour l'exploration pétrolière et gazière déjà en cours, et vers le détroit de McClure au nord de l'île Banks, qui représente la route nord en eau profonde du passage du Nord-Ouest à travers les îles de l'Arctique canadien.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

Date de modification :