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Document de recherche 2013/038

Biologie, situation, potentiel de rétablissement de la baleine a bec commune (Hyperoodon ampullatus)

Par L.E. Harris, W.E. Gross, et P.E. Emery

Résumé

La baleine à bec commune au Canada se trouve du banc de Georges au sud de la baie de Baffin. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) reconnaît deux populations de baleines à bec communes au Canada : la population du plateau néo-écossais et la population du détroit de Davis, de la baie de Baffin et de la mer du Labrador. La population du détroit de Davis a été désignée par le COSEPAC comme n'étant pas en péril en 1993. La population du plateau néo-écossais a été évaluée comme étant en voie de disparition en 2002 et a été ajoutée à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2006. En 2011, le COSEPAC a réévalué les deux populations et a désigné la population du plateau néo-écossais comme étant en voie de disparition et la population du détroit de Davis comme étant préoccupante. Avant cette évaluation, Pêches et Océans Canada a réalisé, en novembre 2010, une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR). Cette EPR présentera des analyses socio-économiques et des consultations publiques pour aider le gouverneur en conseil à prendre une décision concernant l'inscription à la LEP. L'EPR contribuera également aux programmes de rétablissement des populations de la baleine à bec commune désignées comme étant en voie de disparition ou menacées aux termes de la LEP.

La plus récente estimation de la population publiée (estimation de la population moyenne entre 1988 et 2003) pour le plateau néo-écossais est de 163 individus. On ne dénote pas de tendance d’abondance au cours de cette période. Cette population s'étend du banc de Georges à l'est du plateau néo-écossais; cependant, la plupart des observations sont grandement concentrées dans les canyons Gully, Haldimand et Shortland. Il n'y a aucun signe que leur nombre aurait diminué. Il n'y a aucune estimation de l'abondance de la population du détroit de Davis. Des études par bateau et par avion n'ont pu relever que quelques observations entre 2003 et 2007. Il semble que cette espèce à espérance de vie élevée se remet encore de la pêche à la baleine. Cette population s'étend de la mer du Labrador au sud de la baie de Baffin. Elle se concentre dans les eaux profondes du détroit de Davis, sur le bord du plateau, de l'entrée du détroit d'Hudson à l'entrée de la baie Cumberland.

Les principales proies de ces baleines sont les calmars Gonatus. L'habitat de la baleine à bec commune se caractérise par des eaux de plus de 500 mètres de profondeur, particulièrement auprès de parois abruptes, qui lui fournissent un accès à un nombre suffisant de calmars Gonatus.

La zone 1 de la zone de protection marine du Gully et les zones de plus de 500 mètres de profondeur dans les canyons Haldimand et Shortland ont été désignées comme un habitat essentiel de la population du plateau néo-écossais. La baleine à bec commune n'occupe pas de résidence précise connue semblable à un nid ou un antre au cours de sa vie. C'est pourquoi le concept de résidence ne s'applique pas dans ce cas.

Les principales menaces provoquées par les activités humaines sont les bruits anthropiques dans l'océan (provenant surtout des activités d'exploration et d'extraction pétrolières et gazières), ainsi que l'enchevêtrement dans l'équipement de pêche et les prises accessoires. Ce dernier est la seule source documentée de dommages ou de mortalité causés par les humains au Canada. Les mesures d'atténuation potentielles comptent l'éducation des membres de l'industrie de la pêche sur les méthodes sécuritaires de manipulation et de libération des baleines, ainsi que sur les risques pour les baleines qui se nourrissent à proximité. Lorsque des zones à haut risque d'enchevêtrement sont repérées, ces zones pourront être fermées.

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