Document de recherche 2013/045
Modélisation du potentiel de rétablissement du méné des plaines (Hybognathus placitus) au Canada
Par J.A.M. Young et M.A. Koops
Résumé
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué la situation du méné des plaines (Hybognathus placitus) comme étant menacée au Canada (COSEPAC 2012). Ce document présente la modélisation de la population afin d'évaluer la sensibilité de la population, d'établir les objectifs de rétablissement en fonction de la population, et d'effectuer des simulations dans le but d'estimer l'impact des dommages passagers (occasionnels) en vue d'une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR). Nos analyses ont révélé qu'une population de plus en plus importante de ménés des plaines est particulièrement sensible aux perturbations qui affectent la survie des individus immatures. Si la mortalité après le frai est très élevée, la dynamique est également très sensible à la fécondité des individus qui frayent pour la première fois. Une population stable ou qui connaît une année de faible débit est tout aussi sensible à la survie des jeunes de l'année et des jeunes adultes, et est plus sensible à la fécondité des adultes âgés de 2 ans et plus qu'une population en croissance. Il faut réduire au minimum les dommages sur ces étapes du cycle de vie afin d'éviter de mettre en péril la survie et le rétablissement futur des populations de ménés des plaines au Canada. En nous basant sur un objectif de durabilité démographique (c.-à-d. une population autonome à long terme) et une probabilité de 15 % de déclin catastrophique par génération, nous proposons une cible de rétablissement de l’abondance d’environ 60 600 ménés des plaines (âgés d'un an ou plus). Une telle abondance nécessite, au minimum, 12 hectares d'habitat convenable, dont plus de 115 km de rivière sans obstacle pour le développement d'œufs à la dérive. L'habitat actuellement disponible au Canada est d'environ 12,1 hectares, ce qui soutient de 2 400 à 55 400 adultes (COSEPAC 2012). Compte tenu de ces niveaux d'abondance, le risque actuel de disparition au pays d'une population stable est de 2 % (écart de 1–69 %) au cours des 100 prochaines années. Cependant, les trajectoires des populations actuelles sont inconnues. Ainsi, les dommages temporaires permis ne doivent pas excéder une diminution de 12,5 % de l'abondance des adultes, une diminution de 17 % de l'abondance des jeunes de l'année ou une diminution de 7,5 % de l'abondance totale sur une période de 7 ans (soit trois générations environ).
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