Document de recherche 2013/046

Différences génétiques et origine du cisco à mâchoires égales (Coregonus zenithicus) vivant dans les Grands Lacs et d'autres lacs intérieurs canadiens

Par J. Turgeon et A. Bourret

Résumé

Les ciscos présentent dans leur aire de répartition en Amérique du Nord un niveau phénoménal de diversité écophénotypique, ce qui donne lieu à de l'incertitude taxonomique et complique les activités de conservation. On a évalué les prédictions liées à trois hypothèses quant à l'origine de cette diversité, notamment en ce qui a trait au phénotype distinct du cisco à mâchoires égales. Ces hypothèses sont l'« hypothèse de la plasticité », l'« hypothèse de l'espèce valide » et l'« hypothèse de l'origine parallèle ». On a analysé les tendances de la variation génétique au loci d'AFLP 290 chez 1 371 individus provenant de vingt lacs. Les spécimens analysés comprenaient 387 individus identifiés comme étant des ciscos à mâchoires égales (Coregonus zenithicus) (ou comme s'y apparentant) provenant de dix lacs. On a analysé les groupes génétiques, la corrélation entre les caractéristiques génétiques individuelles et les attributs phénotypiques, la redistribution génétique et la variance moléculaire. Les preuves d'une différenciation génétique chez le cisco à mâchoires égales étaient importantes dans les lacs Nipigon, Trout, Athapapuskow et Great Bear, faibles dans les lacs White Partridge et Supérieur, et absentes dans le lac Brule, le lac des Bois et le Grand lac des Esclaves. La différenciation génétique n'a pu être testée dans le lac Huron. On rejette l'hypothèse de la plasticité, étant donné la différenciation génétique des morphotypes dans bon nombre de lacs. Il n'y a aucune preuve démontrant que le cisco à mâchoires égales constitue une lignée distincte, ce que suggère l'hypothèse de l'espèce valide. Les ciscos à mâchoires égales ressemblaient toujours davantage aux formes sympatriques qu'aux individus provenant de sites allopatriques, conformément à l'hypothèse de l'origine parallèle. D'un point de vue génétique et évolutif, le cisco à mâchoires égales présente des origines multiples et n'est identifiable qu'à l'échelle locale.

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