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Document de recherche 2013/047

Morphologie et cycle biologique des ciscos du Grand lac des Esclaves (Salmoniformes : corégoninés)

Par A.M. Muir, P. Vecsei, M. Power, C.C. Krueger et J.D. Reist

Résumé

Les ciscos (salmoniformes : corégoninés) se sont répandus en complexes d'espèces, en types de cycles biologiques et en variantes écologiques étroitement liés. La taxonomie des ciscos de l'Amérique du Nord demeure méconnue. Nous donnons la première description exhaustive des ciscos du Grand lac des Esclaves en comparant de façon générale la morphologie corporelle, les caractéristiques du phénotype et du cycle biologique ainsi que l'utilisation de l'habitat parmi les formes, et en évaluant la validité des formes dans le contexte de la taxonomie actuelle. Au minimum, notre analyse appuie l'hypothèse selon laquelle les ciscos du Grand lac des Esclaves comptent deux espèces fortement différentes (Coregonus artedi et C. sardinella) ainsi qu'une forme adfluviale de C. artedi qui se distingue de son congénère lacustre par son cycle biologique, sa longévité, sa croissance et sa mortalité. C. sardinella a déjà été identifié dans le Grand lac des Esclaves, mais nous fournissons la première description complète de cette espèce dans le lac et confirmons une augmentation importante de l'aire de répartition de l'espèce. La description de la forme lacustre de C. artedi varie légèrement dans l'ensemble de son aire de répartition. En plus de ces trois ciscos, des données sur les caractéristiques linéaires du phénotype, le nombre de branchiospines, la morphologie et la croissance soutiennent l'hypothèse de la cooccurrence de deux autres formes moins différentes, une variante de Cartedi (« big-eye ») et le cisco à mâchoires égales (Czenithicus). Bien que la forme « big-eye » n'ait pas été identifiée par une analyse de concentration des mesures linéaires du phénotype et de formes du corps, elle a été visuellement identifiée grâce aux différences dans les proportions traditionnelles des phénotypes, comme le diamètre des yeux, la longueur des nageoires paires, et la morphologie de la tête et des branchiospines, exprimées en milliers, par rapport à la longueur standard. De plus, la forme « big-eye » affichait différentes structures selon l'âge et la croissance par rapport aux autres formes lacustres de ciscos. Czenithicus pouvait être distingué visuellement et à l'aide du modèle statistique des caractéristiques linéaires du phénotype ainsi que par son nombre de branchiospines et sa morphologie, qui correspondaient à la fourchette de mesures pour l'espèce dans l'ensemble de son aire de répartition. Il est essentiel d'identifier, de caractériser et de gérer les formes de ciscos adaptés à l'échelle locale qui reflètent d'importants liens écologiques et bioénergétiques afin de conserver l'intégrité écologique des écosystèmes nordiques.

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