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Document de recherche 2013/055

Évaluation de février 2013 concernant la crevette nordique (Pandalus borealis) au large du Labrador et au nord­est de Terre­Neuve

Par D. Orr et D. Sullivan

Résumé

L’évaluation de février 2013 concernant la crevette nordique (Pandalus borealis) a été effectuée pour la division 2G de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord­Ouest (OPANO), les chenaux Hopedale et Cartwright ainsi que le chenal Hawke et la division 3K, qui correspondent respectivement aux zones de pêche de la crevette (ZPC) 4, 5 et 6. L’état de la ressource dans chaque zone a été déduit en partie de l’examen des tendances relatives aux prises commerciales, à l’effort, aux captures par unité d’effort, au régime de pêche et à la composition des prises en fonction de la taille, du sexe et de l’âge. Les données indépendantes de la pêche ont été obtenues à partir de relevés plurispécifiques automnaux de recherche au chalut de fond effectués chaque année dans les ZPC 5 et 6 (de 1996 à 2012), et aussi de relevés de recherche au chalut de fond sur les crevettes dans la ZPC 4 effectués en été par la Northern Shrimp Research Foundation et Pêches et Océans Canada (de 2005 à 2012). Ces relevés fournissent de l’information sur la répartition, l’abondance, la biomasse, la composition en fonction de la taille et du sexe et la structure d’âge des crevettes.

Les prises sont passées de 22 000 t en 1994 à plus de 114 000 t en 2003­2004, principalement en raison des hausses des totaux autorisés des captures. Le total autorisé des captures (TAC) global pour 2004­2005 a été fixé à 111 552 t et il a été maintenu jusqu’en 2008­2009, alors qu’il a été augmenté pour atteindre 120 344 t. Ce TAC a été maintenu jusqu’en 2009­2010; toutefois, en raison de contraintes opérationnelles et commerciales, il n’a pas été pris. En vertu du cadre de l’Approche de précaution (AP) du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP), le TAC de la ZPC 6 a diminué de 33 % pour atteindre 52 387 t en 2011­2012 à cause du déclin de l’état de la ressource dans la ZPC 6, ce qui a donné lieu à un TAC global de 87 007 t pour cette année­là. L’état de la ressource dans la ZPC 6 s’est amélioré en 2011, par conséquent le TAC de cette zone pour 2012­2013 a été augmenté pour se chiffrer à 60 245 t; les indices relatifs à la ressource sont restés élevés dans la ZPC 4, alors le TAC de cette zone a été porté à 13 018 t, ce qui a donné lieu à un TAC global de 96 563 t pour l’année de gestion 2012­2013. On s’attend à ce que ce TAC soit pris avant le 31 mars 2013.

Les captures par unité d’effort (CPUE) des gros navires dans la ZPC 6 ont augmenté entre 1989 et 1997 et ont oscillé à un niveau élevé jusqu’en 2006­2007; elles ont par la suite diminué jusqu’en 2009­2010, mais elles augmentent de nouveau depuis cette période. Les CPUE des petits navires ont suivi une tendance semblable. Les CPUE des gros navires dans la ZPC 5 ont augmenté de 1992 à 2001 et oscillent à ce niveau plus élevé depuis lors. Plusieurs facteurs, y compris les décisions liées à la gestion des ressources, les conditions du marché, la recherche, ainsi que la répartition de la crevette ésope (Pandalus montagui) par rapport à la crevette nordique, ont influé sur les CPUE des gros navires dans la ZPC 4, ce qui remet en question l’utilisation de ces captures à titre d’indicateur de rendement de la pêche.

La ressource a diminué après avoir atteint un sommet en 2006 pour revenir quasiment aux niveaux de 1996 dans le sud (ZPC 6); elle est restée près de la moyenne au milieu du plateau continental du Labrador (ZPC 5) et a augmenté dans le nord (ZPC 4).

L’indice de la biomasse exploitable de la ZPC 6 est passé de 310 000 t en 1997 à un sommet de près de 670 000 t en 2006, puis il a baissé fortement pour se chiffrer à 295 000 t en 2010; il est remonté pour atteindre 409 000 t en 2011 avant de retourner à 316 000 t en 2012. La tendance liée à l’indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle reflétait la tendance liée à l’indice de la biomasse exploitable qui a diminué pour se chiffrer à 187 000 t en 2012, ce qui est comparable au début des séries chronologiques. La mortalité totale annuelle des crevettes d’âge 4+ selon les relevés par navire de recherche a augmenté : elle est passée d’environ 34 % à 58 % depuis 2001. À long terme, l’indice du taux d’exploitation a varié d’environ 15 %. Le taux d’exploitation a diminué de 2004­2005 à 2009­2010, et il a augmenté au cours des deux années suivantes.

On a évalué que la BSR indiquée dans le relevé de recherche se situait dans la zone critique, selon le cadre d’AP du PGIP, pour la troisième fois au cours des quatre dernières années. Le taux d’exploitation pour 2012­2013 devrait se chiffrer à environ 15 %. Si le TAC de 60 245 t est maintenu pendant 2013­2014 et qu’il est pris, le taux d’exploitation augmentera pour atteindre 19 %; ce pourcentage arrive au troisième rang parmi les niveaux les plus élevés dans les séries chronologiques.

L’indice de la biomasse exploitable de la ZPC 5 est passé d’environ 90 000 t pour la période allant de 1996 à 1999 à 184 000 t en 2001 et s’est maintenu à environ 150 000 t depuis, et l’estimation pour 2012 est de 147 000 t. L’indice de la BSR femelle est passé de 40 000 t pour la période allant de 1996 à 1999 à 96 000 t en 2001, mais il a ensuite diminué; l’estimation pour 2012 est de 63 000 t. Le taux d’exploitation dans la ZPC 5  a varié, sans afficher de tendance, pendant la majeure partie des séries chronologiques, s’établissant à environ 15 %. La mortalité totale annuelle des femelles a oscillé entre 35 % et 75 % pendant la période allant de 1998 à 2011, et elle était de 60 % en moyenne. On a évalué que la BSR indiquée dans le relevé de recherche se situait dans la zone saine du cadre de l’AP du PGIP. Le taux d’exploitation pour 2012­2013 devrait se chiffrer à environ 16 %. Si le TAC de 23 300 t est maintenu au cours de 2013­2014 et qu’il est pris, le taux d’exploitation dans la ZPC 5 restera à 16 %.

L’indice de la biomasse exploitable dans la ZPC 4 est passé de 62 000 t en 2005 à 180 000 t en 2009, puis il a diminué pour atteindre 127 000 t dans l’année suivante avant de remonter jusqu’à 191 000 t en 2012. De même, l’indice de la BSR femelle est passé de 35 000 t en 2005 à 140 000 t en 2009, a diminué pour atteindre 71 000 t en 2010 puis a augmenté de nouveau pour se chiffrer à 110 000 t en 2012. La mortalité totale annuelle des femelles a oscillé entre 40 % et 50 % pour la période allant de 1999 à 2008. En raison du grand nombre de femelles ovigères, aucune estimation n’est disponible depuis ce temps. Le taux d’exploitation, dans la ZPC 4, varie entre 6 % et 9 % depuis 2007­2008, et l’estimation actuelle est de 7 %. On a évalué que la BSR indiquée dans le relevé de recherche se situait dans la zone saine du cadre d’AP du PGIP, et l’on s’attend à ce que le taux d’exploitation pour 2012­2013 soit inférieur à 10 %.

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