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Document de recherche 2013/057

Évaluation de l’état des stocks de crabe commun (Cancer irroratus) des eaux côtières du Québec en 2012

Par L. Gendron et G. Savard

Résumé

Au Québec, l'exploitation commerciale du crabe commun a débuté en 1988, mais ce n'est qu'à partir de 1995 que la pêche a pris un réel essor. Le crabe commun est une espèce-clé dans l’écosystème et constitue une proie importante pour le homard et plusieurs espèces de poissons. La pêche est encadrée par un plan de conservation qui a comme objectif de protéger les liens trophiques, notamment avec le homard. Les mesures de gestion qui sont en place visent à protéger le potentiel reproducteur en maintenant des taux d’exploitation faibles ou modérés. La pêche est gérée par un contrôle de l’effort de pêche ainsi que par un contrôle des prises aux Îles-de-la-Madeleine et en Gaspésie. L’exploitation est limitée aussi spatialement par la présence d’aires d’exclusion à la pêche. La taille minimale de capture est de 102 mm (largeur de carapace), ce qui en fait une pêche dirigée exclusivement sur les mâles.

Le présent document décrit les données et analyses qui qui ont servi à produire un avis sur l’état des stocks pour les années 2009 à 2012 et à élaborer des recommandations pour les saisons de pêche 2013 à 2015 (MPO 2013). L’évaluation de l’état des stocks est basée principalement sur des indicateurs d’abondance (débarquements et prises par unité d’effort, PUE) et sur des indicateurs démographiques (taille des crabes débarqués) provenant de la pêche commerciale, mais aussi sur un relevé au chalut, pour le secteur des Îles-de-la-Madeleine. L’analyse des indicateurs est basée sur l’évolution des tendances temporelles et des recommandations pour réduire la pression de pêche sont émises dans le cas de baisses marquées ou soutenues dans un ou plusieurs indicateurs.

En 2012, les indicateurs de l'état des stocks ont montré que jusqu’à maintenant, pour la plupart des zones, les niveaux d'exploitation n’avaient pas causé de perturbations majeures aux populations. Par contre, une baisse dans l’abondance du crabe commun a été observée aux Îles-de-la-Madeleine et la possibilité qu’elle soit liée à l’augmentation de l’abondance du homard, un prédateur important du crabe commun, a été avancée comme hypothèse. Une réduction de quota a été recommandée pour ce secteur. L’instauration de quotas en 2010 en Gaspésie a permis d’éliminer le problème de l’effort latent. Cependant, il n’a pas été possible de déterminer si les quotas établis permettaient de maintenir le stock à un niveau d’exploitation modéré puisque l’effort de pêche a diminué depuis 2009 et les quotas n’ont pas toujours été atteints. Il a donc été recommandé de maintenir les niveaux de prélèvement actuels, sauf pour un secteur précis où on a observé une diminution importante de la taille des crabes, suggérant  que la pression de pêche serait trop forte. Une diminution du quota a été recommandée pour ce secteur. Sur la Côte-Nord, la stabilité des indicateurs observée depuis le début de l’exploitation en 2004 suggère que les niveaux d’exploitation actuels seraient durables. L’instauration d’un plafond sur les captures pour ce secteur a été recommandée. Finalement, quel que soit l’état des stocks, en l’absence d’un meilleur contrôle sur la pêche accessoire par les homardiers il a été convenu de ne pas recommander d’augmentation de l’intensité de la pêche dirigée.

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