Document de recherche 2013/106
Variation de la morphologie, du cycle biologique et de l'écologie du cisco dans le Grand lac de l'Ours aux Territoires du Nord-Ouest, Canada
Par K. Howland, C. Gallagher, D. Boguski, L. Chavarie, J. Reist, B. Rosenburg et S. Wiley
Résumé
Des rapports historiques indiquent que plus d'une forme de cisco pourrait être présente dans le Grand lac de l'Ours : le Coregonus artedi et, peut-être, le C. sardinella. Un échantillonnage plus récent des ciscos, relevés par couches de profondeur, corrobore les études précédentes et a recensé ce qui pourrait être deux formes ou plus de l'espèce. Selon les résultats préliminaires, les ciscos capturés dans les eaux profondes du Grand lac de l'Ours présentent des caractéristiques qui correspondent aux descriptions du cisco à mâchoires égales (C. zenithicus), notamment des branchicténies plus courtes, moins nombreuses et plus espacées, des nageoires paires plus légères et une diète composée principalement de Mysis diluviana. D'autres caractéristiques, dont des nageoires paires plus longues et une épaisseur corporelle plus importante, ne correspondaient pas à celles du C. zenithicus, mais sont souvent associées à une adaptation à une migration verticale vers des eaux plus profondes et ont été constatées chez d'autres corégonidés d'eau profonde, comme le Coregonus kiyi. Les ciscos des habitats peu profonds possèdent des caractéristiques typiques du C. artedi, y compris un corps plus effilé, des nageoires paires à pigmentation moyenne, des branchicténies plus longues et plus nombreuses, et une diète composée surtout de petit zooplancton. Les auteurs ont également constaté que les ciscos relevés en eau profonde et en eau peu profonde différaient sur le plan des caractéristiques du cycle biologique : le cisco d'eau profonde était plus petit, arrivait à maturité plus tard et grandissait moins vite que son homologue des petits fonds. En plus des variations relatives à la profondeur, les auteurs ont constaté des variations constantes parmi les populations séparées géographiquement à l'intérieur des types d'eau profonde et d'eau peu profonde. Ces variations pourraient, en partie, être dues à la plasticité phénotypique des caractéristiques morphologies en réponse à d'autres différences d'habitat dans les différents secteurs du lac. À l'exception du Grand lac de l'Ours, le C. zenithicus, ou uneforme de cisco similaire à ce dernier, a été recensé dans la plupart des grands lacs proglaciaires résiduels en Amérique du Nord, des Grands Lacs laurentiens jusqu'au Grand lac des Esclaves, au nord-ouest. Ainsi, les constatations des auteurs pourraient représenter une extension vers le nord de la portée de cette forme particulière de l'espèce. Elles sont assurément le premier recensement de l'existence de différents écotypes de ciscos dans le Grand lac de l'Ours.
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