Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2013/131

Évaluation du potentiel de rétablissement de l'anguille d'Amérique (Anguilla rostrata) pour l'est du Canada : modélisation de la population pour l'évaluation du potentiel de rétablissement

Par Jennifer A.M. Young et Marten A. Koops

Résumé

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué l'anguille d'Amérique (Anguilla rostrata) comme étant une espèce menacée au Canada en raison d'importants déclins observés sur une grande partie de son aire de répartition (COSEPAC 2012). À l’appui d’une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) de l'anguille d'Amérique, nous présentons la modélisation de la population de cette espèce panmictique dans le but d'évaluer la sensibilité de sa population aux perturbations et de comparer les dynamiques possibles de l'anguille d'Amérique selon diverses hypothèses relatives à la répartition des larves (p. ex., effets maternels vs répartition aléatoire). Une attention particulière a été accordée aux dynamiques transitoires (fluctuations de l'abondance à court terme alors que les dynamiques s’approchent de la stabilité à long terme). L'aire de répartition de l'espèce a été divisée en zones géographiques aux fins de l'EPR. La croissance de la population avait tendance à être proportionnellement plus sensible aux changements de la mortalité naturelle que tous les autres paramètres du cycle biologique, et ce, surtout pendant les premiers stades biologiques (leptocéphales, civelles, anguillettes), peu importe les hypothèses concernant la répartition des larves. Dans toutes les zones, la sensibilité dépendait grandement de la répartition des larves. De plus, la répartition des larves avait une forte influence sur le type et la durée des dynamiques transitoires (à court terme, non constantes) observées dans les projections relative à la population. Les scénarios debutant avec une  répartition aléatoire des larves ont rapidement convergé vers des répartitions stables, tandis qu’un effet maternel fort a causé des dynamiques transitoires durant des centaines et des milliers d'années. Ces dynamiques étaient souvent contre-intuitives; des croissances et des déclins apparents à long terme ont tous deux été observés pour les populations ayant des taux vitaux stables (abondance stable à long terme). Les répartitions stables par stade anticipées ont aussi connu des variations marquées par rapport à la répartition des larves; lorsque les larves étaient distribuées selon une hypothèse d'« attraction de l'eau », 87 % des reproducteurs provenaient des zones américaines, alors que selon l’hypothèse du « plus proche voisin » les anguilles étaient plutôt réparties parmi les zones. Des simulations stochastiques ont révélé une grande variation dans les trajectoires possibles et suggèrent qu'une variabilité environnementale pourrait camoufler les changements résultant de la gestion ou des dynamiques transitoires.

Date de modification :