Document de recherche 2015/037
Évaluation écologique et océanographique de la zone de renouvellement des eaux de ballast de l'Arctique canadien de l'Est
Par D.B. Stewart, S.H. Nudds, K.L. Howland, C.G. Hannah, et J.W. Higdon
Résumé
Le renouvellement des eaux de ballast est recommandé pour les navires en provenance de l'extérieur du territoire canadien qui entrent dans les eaux canadiennes; cette mesure aide à réduire le risque de transfert d'espèces non indigènes par l'eau de ballast. Lorsque ce renouvellement ne peut être effectué en raison des mauvaises conditions météorologiques ou d'autres circonstances, d'autres zones désignées de renouvellement des eaux de ballast dans les eaux canadiennes peuvent être utilisées. Le trafic de navires entrant dans les eaux canadiennes pour le chargement de marchandises, comme du minerai de fer dans l'Arctique canadien de l'Est, pourrait augmenter grandement d'ici 2020. La présente étude évalue les risques liés au renouvellement des eaux de ballast à divers endroits dans l'Arctique canadien de l'Est, y compris les zones de renouvellement des eaux de ballast existantes dans le détroit de Lancaster et le détroit d'Hudson, à l'aide d'un modèle couplé glace-océan avec un suivi des particules et du forçage météorologique.
Dans ce modèle, le rejet des eaux de ballast est simulé par la libération de particules le long de la route des navires dans la couche de surface des modèles de circulation pour la baie de Baffin – la mer du Labrador et le détroit de Lancaster. Le transport des particules fournit des paramètres pour comparer la probabilité relative d’exposition. Les milieux récepteurs ont été différenciés et pondérés aux fins de comparaison en fonction de la probabilité d’établissement et de la sensibilité relative de l'habitat. Le risque relatif final sur le milieu récepteur du renouvellement des eaux de ballast le long de chaque route de navire a alors été calculé comme le produit de la possibilité d’exposition, de la possibilité d’établissement et de la sensibilité du milieu. Puisque la relation entre la survie des espèces non indigènes et les divers paramètres environnementaux n’a pas été démontrée de façon empirique dans cette région, différents scénarios de pondération ont été utilisés pour mettre à l'essai la sensibilité du modèle aux paramètres de l'établissement et de la sensibilité de l'habitat. Le modèle a résisté à ces différentes pondérations et a constamment cerné les mêmes régions comme présentant le plus haut risque relatif.
Les résultats du modèle indiquent que les zones de renouvellement des eaux de ballast actuelles du détroit de Lancaster, du détroit d’Hudson et des environs figurent parmi les zones où les risques relatifs d’introduction d’espèces non indigènes par les eaux de ballast sont les plus élevés. Les tronçons des principales routes de navire présentant le moins de risque doivent être envisagés comme de possibles zones substitutives, notamment le tronçon de chaque route situé la mer du Labrador et la route profonde au large de la baie de Baffin à des profondeurs supérieures à 1 000 m. Le biote côtier étranger libéré le long de ces tronçons est moins susceptible d'atteindre les habitats côtiers peu profonds pouvant lui offrir des conditions d'établissement et de survie. Afin d’atténuer encore plus les risques associés aux organismes transportés dans les sédiments de ballast, il est recommandé que les navires entrant dans l’est de l’Arctique depuis l’extérieur de la zone économique exclusive du Canada sans ballast rincent les résidus des citernes de ballast avant d’entrer dans les eaux qui relèvent de la compétence canadienne. Des recherches supplémentaires devraient être entreprises afin d'évaluer le risque d'introduction d'espèces associé au renouvellement des eaux de ballast dans l'Arctique canadien, l'efficacité du renouvellement afin de réduire le risque associé à la libération d'eau de ballast dans la région des eaux côtières, et les options pour l'échange d'eau de ballast par les navires circulant dans la zone économique exclusive.
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