Document de recherche 2015/057
Évaluation du homard d'Amérique (Homarus americanus) à Terre-Neuve-et-Labrador en 2012
Par E. Coughlan, K. Skanes, D. Orr, G. Evans, W. Coffey, D. Stansbury, et E. Hynick
Résumé
Le homard d'Amérique (Homarus americanus) est présent sur le littoral de l'île de Terre-Neuve et le long de la côte du Labrador, dans la portion du détroit de Belle Isle. Les principaux stades du cycle biologique (mue, accouplement, extrusion des œufs et éclosion) se déroulent généralement de la mi-juillet à la mi-septembre, après la saison de pêche.
La pêche est localisée et s'effectue à partir de petites embarcations non pontées au cours de la saison de pêche printanière qui dure de 8 à 10 semaines. Des casiers sont installés à proximité de la côte, à des profondeurs généralement inférieures à 20 m. L’effort de pêche est régi par des permis d’accès limité et des limites quotidiennes du nombre de casiers. Des règlements interdisent la prise des animaux de taille non réglementaire (LC < 82,5 mm) et des femelles œuvées (portant des œufs). En outre, les pêcheurs font, sur une base volontaire, une encoche en V peu profonde dans l'éventail caudal des femelles œuvées. Cette marque demeure visible pendant 2 ou 3 mues; les femelles ainsi marquées ne peuvent être conservées. Cette pratique sert donc à protéger les femelles reproductrices connues, même lorsqu'elles ne portent pas d'œufs. Le nombre de permis se situe actuellement autour de 2 700, et les limites du nombre de casiers varient entre 100 et 300 selon la zone de pêche du homard (ZPH).
Ces stocks ont été évalués pour la dernière fois en 2009 et font actuellement l'objet d'une évaluation tous les trois ans. La Gestion des pêches a demandé que soit effectuée la présente évaluation des stocks pour obtenir des renseignements actuels sur l’état de la ressource ainsi que des données qui serviront à mettre à jour le Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP). Par conséquent, un processus régional d’examen par les pairs a eu lieu les 15 et 16 mai 2013. Le présent document décrit la méthodologie et l'analyse utilisées pour évaluer les ZPH 3 à 14. Cette évaluation a été effectuée en fonction des quatre régions qui sont un regroupement géographique des ZPH de la région du Nord-Est (ZPH 3 à 6), de la région d'Avalon (ZPH 7 à 10), de la région de la côte Sud (ZPH 11 et 12) et de la région de la côte Ouest (ZPH 13 et 14). Les indicateurs clés pour l’évaluation sont les débarquements déclarés, l'effort nominal, les prises par unité d'effort (CPUE), la répartition des fréquences de tailles et les indicateurs du taux de survie fondés sur les ratios des classes de mue.
Comme la pêche a toujours été basée sur le recrutement, les débarquements déclarés reflètent l'abondance de la ressource. La plupart des répartitions des fréquences de tailles montrent clairement une forte chute à la taille réglementaire et peu de homards atteignant la deuxième classe de mue, ce qui indique que la majorité de la biomasse exploitable est capturée dans l'année de recrutement à la pêche. Les débarquements déclarés sont en baisse dans les régions du Nord-Est et d'Avalon, mais en hausse dans les régions des côtes Sud et Ouest. Les débarquements totaux déclarés pour Terre-Neuve sont demeurés relativement stables depuis les années 1960. Les débarquements déclarés ont augmenté de 70 %, passant de 1 760 t en 2000 à 3 000 t en 2008, avant de subir une baisse de 28 % et de chuter à 2 150 t en 2012, entraînant une diminution dans les régions du Nord-Est et d'Avalon, et une augmentation dans les régions des côtes Sud et Ouest. Les débarquements déclarés sont maintenant concentrés dans l'espace. La contribution de la ZPH la plus productive (ZPH 11) aux débarquements déclarés a augmenté, passant de moins de 15 % au début des années 1990 à environ 45 % au cours des 3 dernières années. L'effort nominal (qui est fondé sur le nombre de pêcheurs actifs, les limites du nombre de casiers et les jours de pêche) a reculé de 31 % depuis 2008 en raison des retraits de permis, de la diminution du nombre de pêcheurs actifs, des saisons plus courtes et de la réduction des limites du nombre de casiers. Les taux moyens de prise de prérecrues.
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