Document de recherche 2015/059
Modélisation spatiale de la densité des narvals dans les fjords pendant l’inventaire des cétacés dans l’Extrême-Arctique (ICE-A) de 2013
Par T. Doniol-Valcroze, J.-F. Gosselin, D. Pike et J. Lawson
Résumé
L’inventaire des cétacés de l’Extrême-Arctique (ICE-A) de 2013 portait sur les stocks de narvals de la baie de Baffin, du détroit de Jones et du détroit de Smith. Des études antérieures ont montré que l'aire de répartition estivale des narvals comprend d'étroits bras de mer et des fjords. Ainsi, tout effort déployé pour des relevés doit comprendre ces zones afin de fournir une estimation crédible de l'abondance. Toutefois, l'estimation de l'abondance dans les fjords présente des difficultés logistiques et statistiques en raison de leur forme étroite et complexe et de leurs hautes falaises, ce qui empêche l'utilisation de la méthode d'échantillonnage classique fondée sur des relevés systématiques le long der transects. Pour surmonter ces difficultés, nous avons utilisé un plan d'échantillonnage en deux étapes dans lequel les fjords, désignés comme principales unités d'échantillonnage, ont été choisis afin d’obtenir des probabilités égales et une couverture systématique de chaque point. Dans chaque fjord, nous avons estimé la densité et l'abondance des narvals grâce à la modélisation spatiale de la densité. Les modèles de surface de densité n'ont pas besoin que le tracé des avions soit conçu selon un plan d'échantillonnage formel et conviennent à une couverture spatiale non aléatoire et inégale. De plus, le calcul de la variance de l'estimation d'abondance tient compte à la fois de la variance de la fonction de détection et de celle du modèle spatial. Étant donné qu'aucune observation n'a eu lieu dans les fjords de l’ouest de l’île d’Ellesmere, aucune estimation de l'abondance n'a été produite pour cette strate. Les observations de narvals dans d'autres fjords pendant l’ICE-A étaient très variables. Après avoir extrapolé les estimations de l'abondance aux fjords n'ayant pas fait l'objet d’un relevé, les estimations de l'abondance totale (en surface) étaient de 45 (coefficient de variation [CV] 94 %) pour les fjords du détroit de Jones, de 1 916 (CV 45 %) pour les fjords du détroit de Smith, de 143 (CV 85 %) pour les fjords de l'inlet de l'Amirauté, de 1 135 (CV 19 %) pour les fjords du détroit d'Eclipse et de 3 799 (CV 35 %) pour les fjords de l'est de l'île de Baffin. Les estimations de l'abondance pour les strates des fjords seront ajoutées à celles estimées dans les autres strates au moyen de l'échantillonnage avec mesure des distances classique.
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