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Document de recherche 2015/060

Estimation de l’abondance des stocks de narval dans les eaux canadiennes de l’extrême Arctique en 2013

Par T. Doniol-Valcroze, J.-F. Gosselin, D. Pike, J. Lawson, N. Asselin, K. Hedges et S. Ferguson

Résumé

En été, la population de narvals de la baie de Baffin migre vers les fjords et les bras de mer du nord-est du Canada et du nord-ouest du Groenland. De nombreuses communautés inuites du Nunavut chassent les narvals à des fins de subsistance dans leur aire d’estivage ou le long de leur route de migration automnale. Afin d’éviter l’épuisement local des ressources, la gestion de cette population est fondée sur les regroupements estivaux. Les estimations de l’abondance pour la plupart de ces stocks étaient désuètes, tandis que d’autres étaient incomplètes ou inexistantes. Le MPO a effectué un inventaire des cétacés dans l’Extrême-Arctique (ICE-A) en août 2013 afin d’estimer l’abondance des quatre stocks estivaux canadiens de narvals de la baie de Baffin ainsi que des stocks présumés du détroit de Jones et du détroit de Smith. Il s’agit du premier relevé à comptabiliser tous les stocks de narvals dans l’Extrême-Arctique canadien au cours d’un même été. Ce document présente les résultats du relevé et les nouvelles estimations de l’abondance des stocks, ainsi que des estimations mises à jour des retraits biologiques potentiels (RBP).

L’abondance des narvals a été estimée à l’aide d’un relevé aérien à double-plateforme. Trois aéronefs ont été utilisés simultanément pour couvrir la vaste zone du relevé dans un court délai. L’aire de répartition de chaque stock a été divisée en plusieurs strates, en fonction des limites géographiques et des densités de narvals déduites à partir des relevés précédents. Des méthodes d’échantillonnage avec mesure des distances ont été utilisées pour estimer la probabilité d'observation en fonction de la distance au transect. Des méthodes de marquage et recapture ont également été utilisées sur les données d'observation provenant des paires d’observateurs de chaque côté des aéronefs afin d’estimer la proportion de narvals non-détectés (biais relatifs à la perception). L’abondance dans les fjords a été estimée au moyen d’une modélisation spatiale de la densité afin de tenir compte de leur forme complexe et de la couverture irrégulière. Les estimations ont été corrigées pour tenir compte des biais de disponibilité (narvals qui ne peuvent être observés parce qu'ils sont sous l’eau lorsque l’aéronef passe au-dessus) au moyen d’une nouvelle analyse des enregistreurs de temps et de profondeur reliés à des satellites qui transmettent de l’information sur le comportement de plongée des narvals en août.

Les estimations de l’abondance entièrement corrigées étaient de 12 694 (coefficient de variation [CV] de 33 %) pour le stock du détroit de Jones, 16 360 (CV de 65 %) pour celui du détroit de Smith, 49 768 (CV de 20 %) pour celui de l’île Somerset, 35 043 (CV de 42 %) pour celui de l’inlet de l’Amirauté, 10 489 (CV de 24 %) pour celui du détroit d’Eclipse et enfin 17 555 (CV de 35 %) pour celui de l’est de l’île de Baffin. Le niveau élevé de concentration des narvals en quelques endroits, en particulier dans l’inlet de l’Amirauté, le détroit d’Eclipse et l’est de l’île de Baffin, ainsi que la difficulté à identifier les observations faites en double par les observateurs lorsqu’il y avait de grands rassemblements constituent les principales sources d’incertitude.

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