Document de recherche 2016/024
Utilisation de la chaux hydratée pour contrôler le Styela clava dans l'industrie de mytilicole de l'Î.-P.-É. : pratiques de l'industrie et incidence potentielle sur les invertébrés non ciblés
Par L.E Burridge et L.A. Comeau
Résumé
La mytiliculture sur l'Île-du-Prince-Édouard est aux prises avec des infestations de tuniciers, particulièrement l'ascidie plissée Styela clava. De façon périodique, les concessions aquacoles sont traitées avec de la chaux hydratée (Ca(OH)2) afin de contrôler ces infestations et assurer une perte minimale des récoltes de moules. Ce traitement peut se faire de plusieurs façons, mais implique toujours le trempage des boudins de moules dans une suspension à concentration de 4 % de chaux hydratée, ou l'arrosage avec cette solution. L'excès de chaux produit par ces traitements peut être libéré directement dans le milieu aquatique environnant, ce qui soulève des questions concernant les effets biologiques potentiels sur les espèces indigènes non ciblées. Nous examinons ici l'état actuel des connaissances concernant le traitement à la chaux hydratée, la chimie et les effets biologiques connexes et les sous-produits engendrés par le traitement. Le traitement à la chaux hydratée entraîne une augmentation marquée, mais de courte durée, du pH et de la conversion du Ca(OH)2 en carbonate, ce qui peut former un précipité dans l'environnement. Les études en laboratoire ont permis de caractériser les dangers associés à un pH élevé et à la présence de particules de carbonate. Les études sur le terrain ont démontré qu'il est peu probable que l'exposition à un pH de niveau dangereux ou à des particules de carbonate dure plus de quelques minutes; un pH élevé n'est observé que sur une distance de quelques mètres autour du lieu de traitement. Ces données nous permettent de conclure que dans les conditions d'exploitation actuelles, des effets létaux sur les organismes non ciblés résultant de l'utilisation de la chaux hydratée sont peu probables.
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