Document de recherche 2016/043

Modélisation de l'habitat à l'appui du rétablissement des populations de fouille‑roche gris (Percina copelandi) dans la rivière Trent, en Ontario

Par Scott M. Reid, Stan Brown, Tim Haxton, James Luce et Bob Metcalfe

Résumé

Une étude de modélisation de l'habitat a été entreprise pour guider l'établissement des débits minimaux dans la rivière Trent (voie navigable de Trent-Severn, en Ontario) durant la période de frai du fouille-roche gris, une espèce menacée. Il faut recommander des débits pour toutes les populations dans la rivière Trent ainsi que pour l'habitat dans le lit des rapides, en aval de la vanne de l'écluse 5.

L'étude a porté sur les composantes suivantes :

1. élaboration de courbes du caractère propice de l'habitat pour la profondeur de l'eau et la vitesse du courant;
2. définition de la relation de régression entre le débit de la rivière et la profondeur de l'eau et la vitesse du courant pour les trois populations de fouille-roche gris (Glen Ross, vanne de l'écluse 5, Sonoco);
3. étalonnage d'un modèle hydrodynamique bidimensionnel (River2D) pour prévoir localement les profondeurs de l'eau et les vitesses du courant du cours d'eau en aval de la vanne de l'écluse 5;
4. utilisation des courbes du caractère propice de l'habitat combinées aux prévisions hydrodynamiques du modèle River2D pour fournir des orientations propres au site sur le débit aux vannes de régulation de l'écluse 5.

Le fouille-roche gris est généralement associé à des eaux peu profondes (de 0,1 à 0,4 mètre), à des vitesses de courant supérieures à 0,2 m/s et à un lit de rivière constitué de matériaux grossiers (gravier, galets, roches). La relation entre le débit et le caractère propice de l'habitat différait entre les trois populations de fouille-roche gris. Au site de Glen Ross seulement, la profondeur de l'eau et la vitesse du courant affichaient une corrélation positive significative avec le débit de la rivière. On peut prévoir des améliorations du caractère propice de l'habitat à Sonoco lorsque le débit est deux fois plus élevé (> 80 m³/s) que le débit jugé optimal à Glen Ross (de 30 à 50 m³/s). Selon les prévisions, la profondeur de l'eau, la vitesse du courant et le caractère propice des habitats situés en aval du barrage de l'écluse 5 sont fortement influencés par le débit de la rivière, le volume d'eau rejeté de la vanne située à l'extrémité est du barrage (débit d'évacuation) et la hausse du niveau des eaux en aval. La sortie du modèle produit dans River2D prévoit que les plus grandes améliorations de la qualité des habitats propices se produiront à des débits d'évacuation compris entre 5 et 7,5 m³/s.

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