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Document de recherche 2016/085

Analyse préliminaire des blessures et de la mortalité d’origine anthropique chez les cétacés dans les eaux canadiennes de l’Atlantique

Par D. Themelis, L. Harris et T. Hayman

Résumé

Il est nécessaire de recueillir des données sur les blessures d’origine anthropique des cétacés dans les eaux canadiennes de l’Atlantique pour évaluer l’efficacité des programmes de rétablissement des espèces en péril, ainsi que pour appuyer les décisions de gestion relatives aux mesures d’atténuation qui visent à réduire le risque d’enchevêtrement d’espèces de cétacés dans le cadre des activités de pêche commerciale. Pêches et Océans Canada (MPO) a entrepris d’analyser les données disponibles afin de calculer le taux annuel moyen de blessures sérieuses et de mortalité d’origine anthropique chez les mammifères marins (à l’exception des pinnipèdes) dans les eaux canadiennes de l’Atlantique au cours de la période allant de 2008 à 2014. Les incidents observés impliquant des cétacés morts ou blessés ont été compilés à partir des échouages de mammifères marins et des interventions humaines signalés aux réseaux d’intervention auprès des mammifères marins, des enchevêtrements notés par des observateurs en mer lors d’activités de pêche commerciale, et des cas de mortalité signalés par l’intermédiaire de plateformes de passage, telles que les patrouilles de surveillance antipollution de Transports Canada et les vols de surveillance aérienne PAL effectués par la Division de la conservation et de la protection du MPO.

Les réseaux d’intervention auprès des mammifères marins ont signalé plus de 800 incidents. Les incidents impliquant des petits odontocètes (cachalot pygmée, dauphin à flancs blancs, dauphin commun, dauphin de Risso, dauphin bleu, dauphin à bec blanc et marsouin commun) ont été les plus fréquemment signalés, suivis des incidents impliquant des baleines à fanons (baleine noire de l’Atlantique Nord, rorqual à bosse, petit rorqual, rorqual commun, rorqual boréal, rorqual bleu et baleine boréale) et de grands odontocètes (béluga, baleine à bec commune, baleine à bec de Sowerby, cachalot et globicéphale noir). Dans 65 % des incidents observés, l’animal était mort, mais la cause de la mortalité était inconnue dans 80 % de ces cas. Le tiers des incidents étaient imputables à des activités de pêche ou à des collisions avec des navires. L’enchevêtrement dans des engins de pêche était le type d’incident le plus communément signalé dans le cas de la baleine noire de l’Atlantique Nord et du rorqual à bosse; ce type d’incident compte également pour près de la moitié des incidents signalés impliquant le petit rorqual ou le marsouin commun. Les types d’engin impliqués dans ces incidents sont les casiers ou pièges (pour la pêche du crabe ou du homard), les casiers fixes (capelan, morue, maquereau, fascine) et les filets (seine, filet maillant). Le taux annuel estimatif de blessure de la baleine franche de l’Atlantique Nord est supérieur au prélèvement biologique potentiel pour cette espèce. Les prises accessoires d’espèces de petits odontocètes pour chaque pêche pourraient être estimées à partir des rapports des observateurs en mer, mais il y a peu d’observations et l’on ne dispose pas de données pour toutes les régions du Canada atlantique. La normalisation des protocoles de collecte de données et de production de rapports, la priorisation des nécropsies et de la collecte de renseignements détaillés, ainsi que l’amélioration de la base de données nationale sont autant de mesures qui permettraient de cerner avec plus de précision les causes de mortalité d’origine anthropique et de mettre en œuvre des stratégies d’atténuation.

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