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Document de recherche 2016/119

Évaluation du potentiel de rétablissement de la raie tachetée (Leucoraja ocellata Mitchill) de l'unité désignable du golfe du Saint-Laurent, janvier 2016

Par Swain, D.P. et Benoît, H.P.

Résumé

La raie tachetée (Leucoraja ocellata) du sud du golfe du Saint-Laurent (sGSL) diffère des autres populations de l'espèce, puisqu'elle atteint la maturité à une taille beaucoup plus petite et à un bien plus jeune âge. En 2005, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a déterminé que la raie tachetée du sGSL était une unité désignable (UD) et l'a désignée comme une espèce en voie de disparition. Dans son évaluation de 2015, le COSEPAC a modifié l'UD pour y inclure le nord du golfe du Saint-Laurent (nGSL). De nouvelles analyses indiquent que la raie tachetée est plus rarement observée dans le nGSL qu'on ne le croyait, et que les quelques spécimens confirmés sont du type qui atteint la maturité plus tard. Par conséquent, les analyses présentées ici ne concernent que le sGSL. Le déclin de la population de raie tachetée du sGSL s'est poursuivi depuis l'évaluation de 2005. D'après les données des relevés, la biomasse et l'abondance des adultes ont décliné de 99 % depuis le début des années 1980. Autrefois largement répandue dans les eaux côtières peu profondes, la raie tachetée n'est aujourd'hui présente que dans une petite zone du détroit de Northumberland. Aucune pêche visant la raie tachetée n'a eu lieu dans le sGSL, et les prises accessoires dans le cadre d'autres pêches ont décliné à un niveau très faible (moins de 5 tonnes depuis 2010). La mortalité par rejet semble faible, avec environ 10 % pour la pêche au pétoncle et de 25 à 35 % pour les pêches aux poissons de fond (en baisse à moins de 10 % depuis 2007). D'après les modèles de population, la mortalité par pêche semble négligeable, passant de 3 % par année au début des années 1970 à 0,25 % depuis 2011 pour les adultes. Ce chiffre est encore plus bas pour les juvéniles. On estime que la mortalité naturelle a augmenté à des niveaux extrêmement élevés chez les raies tachetées adultes, passant de 10 % par année entre 1971 et 1977 à 63 % par année entre 1992 et 1998, avec une moyenne annuelle de 57 % depuis 1999. Aucune tendance dans la mortalité naturelle des juvéniles n'est manifeste, et l'estimation médiane fluctue autour de 61 % par année. Une augmentation de la prédation par le phoque gris semble être une cause importante de la mortalité élevée actuelle chez les adultes. Un point de référence limite correspondant à 40 % de BRMS (biomasse au rendement maximal soutenu) a été estimé et proposé comme objectif potentiel de rétablissement de l'abondance. La probabilité que la population soit inférieure au point de référence limite est estimée à 100 % depuis 1995. Dans les conditions actuelles de productivité, on prévoit que la population continuera de décliner et que l'espèce aura presque certainement disparu d'ici 2050, même sans prélèvements par les pêches. Les récents niveaux très faibles de mortalité par pêche ont un effet négligeable sur la trajectoire de la population au niveau actuel des autres composantes de productivité, en particulier de la mortalité naturelle chez les adultes. Avec l'arrêt complet des pêches, la biomasse de la population devrait augmenter si la mortalité naturelle chez les adultes était réduite de 80 %, et relativement rapidement si celle-ci était réduite de 85 %.

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