Document de recherche 2017/006
Évaluation nationale des risques associés à la navigation de plaisance comme vecteur de propagation des espèces aquatiques envahissantes
Par Simard, N., Pelletier-Rousseau, M., Clarke Murray, C., McKindsey, C.W., Therriault, T.W., Lacoursière-Roussel, A., Bernier, R., Sephton, D., Drolet, D., Locke, A., Martin, J.L., Drake D.A.R., et McKenzie, C.H.
Résumé
Le comité national sur les espèces aquatiques envahissantes (CNEAE), un comité fédéral-provincial-territorial qui relève du conseil Canadien des ministres des pêches et de l'aquaculture (CCFAM), a soumis une demande d’avis scientifique à la direction des Sciences du Ministère des Pêches et des Océans du Canada concernant le risque potentiel que représente la navigation de plaisance à titre de vecteur d’introduction et de dispersion d’espèces non-indigènes (ENI) dans les écosystèmes d’eau douce et marin au Canada.
Ce document de recherche évalue le risque relatif que représente la navigation de plaisance comme vecteur d’ENI dans les écosystèmes marins sur les côtes est et ouest du Canada. Ce document contient des informations sur les niveaux d’infestation d’ENI (Niveaux de fond régionaux d’ENI) dans les différentes écorégions canadiennes et internationales pouvant servir de sources d’ENI pour les eaux canadiennes, des informations sur la probabilité que les bateaux soient encrassés par des biosalissures contenant des ENI (Probabilité d’infestation du bateau), des informations sur le mouvement des bateaux (Probabilité d’arrivée) ainsi que sur la similarité environnementale entre les écorégions sources des bateaux et les écorégions qui les reçoivent (Probabilité de survie). Ces informations ont été combinées avec des estimés du trafic annuel de plaisance afin d’évaluer le risque relatif d’introduction et de dispersion d'ENI associé à la navigation de plaisance dans les différentes écorégions marines du Canada (Risque d’invasion écorégional final).
Cette évaluation suggère que l’introduction primaire et la dispersion secondaire d’ENI peut survenir par le biais de la navigation de plaisance dans toutes les écorégions marines tempérées du Canada. Il existe un niveau élevé de connectivité à l’intérieur et entre les écorégions des deux côtes qui est expliqué par un estimé de 4.02 millions de voyages par année. De plus, la probabilité que des ENI soient transportées à l'intérieur et entre les écorégions et qu’elles survivent dans les environnements récepteurs était relativement grande. Certaines tendances générales ont été observées : la richesse d'ENI (principalement des tuniciers envahissants) était généralement plus grande dans les régions situées plus au sud par rapport à celles plus nordiques; la richesse d'ENI était plus élevée sur la côte ouest relativement à la côte est et; la richesse d’ENI était plus élevée à proximité des ports et des marinas recevant un grand volume de trafic sur les deux côtes. Puisque la majorité du trafic des visiteurs était intra-écorégional, la probabilité de dispersion secondaire des ENI par ces bateaux à l'intérieur même d'une écorégion était élevée. Bien que la dispersion d'ENI sur de longues distances due au trafic international et inter-écorégional soit peu commune, elle demeure une possibilité. Le risque d'invasion écorégional final était 'Très élevé' pour l'écorégion Puget Trough/Georgia Basin sur la côte ouest et 'Très faible' pour toutes les autres écorégions marines. Ce contraste est expliqué par les différences saisonnières des activités de plaisance sur chaque côte et par le trafic annuel plus élevé dans le Bassin de Georgia relativement aux autres écorégions du Canada. Une attention particulière devrait être portée sur les types de bateaux à risque élevé dans toutes les écorégions, malgré qu'ils représentent une petite proportion de la population de plaisanciers. Plus spécifiquement, les bateaux qui voyagent fréquemment dans des régions infestées, qui ont des mauvaises pratiques d’entretien et qui passent de longues périodes dans l’eau posent un risque plus élevé de transporter des ENI. Des études supplémentaires seront nécessaires afin d'améliorer l'estimé des risques dans les écorégions où peu de bateaux ont été échantillonnés et questionnés, telles que l'écorégion Labrador Shelf et l’Arctique. Dans cette étude, aucune mesure d’impact n’a été incorporée, mais les tuniciers sont des espèces pouvant être introduites et dispersées via l’encrassement sur les coques des plaisanciers, et sont bien connues pour leur impacts, autant écologiques qu’économiques.
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