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Document de recherche 2017/007

Évaluer le risque de collisions mortelles avec des navires pour le rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae) et le rorqual commun (Balaenoptera physalus) au large de la côte ouest de l'île de Vancouver, au Canada

Par Nichol, L.M., Wright, B.M., O’Hara, P., et Ford, J.K.B.

Résumé

Les collisions avec des navires sont une source de mortalité et de blessures qui peuvent avoir des répercussions au niveau de la population chez les mysticètes. Une analyse spatiale de la répartition des baleines en comparaison avec le trafic maritime est une méthode précieuse pour déterminer les zones où les risques relatifs de collision sont élevés. Nous avons effectué 34 relevés aériens systématiques (2012-2015) en automne et en hiver pour évaluer les densités de rorqual à bosse et de rorqual commun au large de la côte ouest de l'île de Vancouver, au Canada. Cette région comprend les approches des voies de navigation principales dans le détroit de Juan de Fuca, un accès aux ports du sud de la Colombie-Britannique et de la baie Puget dans l'État de Washington. Pour prévoir la densité des rorquals (par km²) dans la zone d'étude, nous avons appliqué des modèles additifs généralisés (GAM) utilisant une distribution de l'erreur binomiale négative aux données d'observation des baleines, en y intégrant les efforts de relevé à titre de compensation ainsi que la profondeur (m), la pente (degrés) et la latitude (ordonnée, MTU) à titre de covariables environnementales. Les rorquals à bosse ont surtout été observés sur le plateau continental, les prévisions de densité les plus élevées se trouvant le long du début de la bordure de plateau (environ 200 m). En ce qui concerne les rorquals communs, les prévisions les situaient en grande partie à l'ouest du plateau continental, dans les eaux plus profondes (plus de 450 m).

Nous avons ensuite cartographié les densités du trafic maritime (2013) tirées du système d'identification automatique (SIA)  sur la même zone d'étude, puis nous avons combiné ces données aux densités de rorquals prédites à l'aide des GAM pour estimer le risque relatif de collisions entre les rorquals et les navires. Étant donné que la vitesse des navires est un facteur déterminant et important de la létalité des collisions, nous avons aussi calculé le risque relatif de blessures mortelles, compte tenu de la probabilité qu'une collision se produise. Selon les résultats, c'est le long du bord du plateau, dans les approches côtières du détroit de Juan de Fuca et dans la partie ouest du détroit à proprement parler que les collisions sont les plus probables entre des navires et des rorquals à bosse. Pour les rorquals communs, le risque de collision avec des navires est le plus grand dans les approches extracôtières du détroit de Juan de Fuca et dans la partie ouest de celui-ci. Le trafic maritime devrait augmenter en raison des agrandissements des ports et des projets d'aménagement en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington. Nous avons donc mis à l'essai les prévisions de navigation maritime qui provenaient de deux sources et nous avons intégré ces hausses prévues de la circulation maritime dans nos modèles en vue d'évaluer le changement du risque relatif de collisions avec des navires et de collisions mortelles avec des navires d'ici 2030. Notre étude est la première à évaluer le risque de collision avec des navires pour les grandes baleines au large de la côte ouest de l'île de Vancouver. Les calculs de la probabilité de collision et du risque de collisions mortelles que nous présentons ici ne sont que des estimations minimales, puisque nos modèles ne tiennent pas compte des vulnérabilités propres à chaque espèce. De plus, les projections pour l'avenir n'ont pas pris compte de la croissance de la population de baleines ou des augmentations prévues de la taille des navires.

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