Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2017/030

Évaluation des risques écologiques associés à la navigation de plaisance comme voie de propagation secondaire d'espèces aquatiques envahissantes dans le bassin des Grands Lacs

Par Drake, D.A.R., Bailey, S.A., et Mandrak, N.E.

Résumé

Une évaluation fondée sur des modèles a été réalisée pour estimer les risques écologiques associés à la navigation de plaisance comme voie de propagation secondaire d'espèces aquatiques envahissantes (EAE) dans le bassin des Grands Lacs. La propagation par les bateaux de plaisance a été quantifiée à partir du nombre, du type et de la répartition spatiale des sorties de plaisance dans le bassin des Grands Lacs, de l'infestation des bateaux par des groupes fonctionnels d'EAE encrassantes (plancton, mollusques et macrophytes aquatiques), et de la probabilité que les organismes établissent des populations reproductrices en fonction des facteurs démographiques et de la taille des populations transportées. Les calendriers de propagation par bateau ont été estimés de façon probabiliste jusqu'à une période maximale de dix ans, permettant ainsi de comparer l'échéancier prévu de la propagation aux estimations de référence de la dispersion naturelle. Le modèle a révélé un total de 11,8 millions de sorties de bateaux de plaisance par année dans le bassin des Grands Lacs (3,8 millions proviennent de points d’accès de plaisance canadiens et 8 millions de points d’accès américains). Ce grand nombre de sorties, combiné aux densités relativement élevées des organismes transportés, était suffisant pour surmonter les contraintes démographiques associées à l'établissement dans de nombreux cas. La propagation par bateau variait selon les groupes fonctionnels et était plus rapide pour les espèces envahissantes de phytoplancton, dont la propagation entre les lacs pouvait se produire en une seule année dans certains scénarios. Un profil spatial relativement fiable a été obtenu, le taux de propagation étant le plus élevé entre des lacs voisins; toutefois, le déplacement en amont, en franchissant les écluses du bassin des Grands Lacs et entre plusieurs bassins, était possible si le temps était suffisant (p. ex., estimation modélisée moyenne de huit ans pour la propagation d'espèces envahissantes de phytoplancton du fleuve Saint-Laurent jusqu'au lac Supérieur). Deux conséquences écologiques sont apparues. Les activités de plaisance étaient généralement peu susceptibles de dépasser les taux de dispersion naturelle en aval, bien que dans certains cas, ce soit possible, et ce, d'une période pouvant aller jusqu'à quatre ans. Cependant, pour tous les groupes fonctionnels d'EAE, les activités de plaisance étaient beaucoup plus susceptibles d'ouvrir de nouvelles voies de propagation secondaire vers l'amont qui, autrement, auraient peu de chances de se produire par dispersion naturelle à court terme (10 à 20 ans). C'est dans le lac Supérieur que le risque global de propagation secondaire a été estimé le plus élevé, en raison de la création fréquente de voies de propagation vers l’amont. Les risques étaient réputés moyens pour le lac Michigan, le lac Huron et le lac Érié et en général faibles pour le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent, parce que les taux de propagation par bateau étaient proches des taux de dispersion naturelle prévus. Les résultats étaient sensibles aux estimations de base de la dispersion naturelle, ce qui indique que le risque de propagation secondaire serait plus élevé si la dispersion naturelle progressait plus lentement que prévu. Selon ces constatations, pour certaines voies géographiques et la plupart des groupes fonctionnels d'EAE, il convient donc de s'intéresser davantage à la navigation de plaisance à titre de voie de propagation secondaire d'EAE.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

Date de modification :