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Document de recherche 2017/054

Estimation des changements des indices vitaux des phoques gris de l'île de Sable au moyen d'une analyse par marquage-recapture

Par den Heyer, C.E., et Bowen, W.D.

Résumé

Après plus de quatre décennies de croissance à un taux de 13 %, le taux de production de petits de phoques gris (Halichoerus grypus) sur l'île de Sable a chuté à environ 4 % par année. Selon la théorie du cycle biologique, au fur et à mesure que les ressources se raréfient, on observe des changements d'abord dans les taux de survie des juvéniles, puis dans les taux de fertilité des adultes, et enfin dans les taux de survie des adultes. L'analyse des phoques gris marqués sur l'île de Sable a précédemment révélé que le taux de survie des juvéniles a diminué de près de 50 % entre le début des années 1990 et le début des années 2000, ce qui donne à penser que les ressources pourraient être devenues un facteur limitant pour cette population. Dans la présente étude, pour estimer les taux de survie des adultes en fonction de l'âge et du sexe, nous avons adapté un modèle de Cormack-Jolly-Seber à l'historique des observations répétées de phoques gris qui ont été marqués individuellement et recrutés dans la colonie reproductrice sur l’île de Sable depuis 1978. Parmi les phoques gris marqués au départ, 562 mâles et 1 728 femelles ont été observés une nouvelle fois dans la colonie reproductrice entre 1978 et 2016. On a constaté un taux moyen de survie des adultes élevé (mâles = 0,943, écart-type [ET] = 0,003; femelles = 0,976, ET = 0,001), et le taux de survie des phoques gris mâles s'est révélé être inférieur à tous les âges. La probabilité d'observation répétée oscille entre 60 % et 80 % depuis la fin des années 1980. Les mâles sont plus susceptibles d’être observés pendant la saison de reproduction que les femelles. Chez les phoques gris, seules les femelles accompagnées de leurs petits sont régulièrement observées dans la colonie de reproduction. Par conséquent, les femelles qui sautent une saison de reproduction ne sont pas observables (émigration temporaire). Un modèle multi-états ouvert à conception robuste a été utilisé pour estimer les probabilités de transition entre les états de reproduction (observables) et de non-reproduction (non observables) pour les femelles marquées individuellement qui ont été observées dans la colonie de 1992 à 2016. Un modèle de transition de Markov de premier ordre selon l'état a été préféré à des probabilités de transition aléatoires.  Les femelles qui ont donné naissance avaient, en moyenne, une probabilité de 85 % de mettre bas l'année suivante. Toutefois, les femelles qui n'ont pas donné naissance avaient une probabilité de 56 % de mettre bas l'année suivante, ce qui donne à penser que la qualité reproductive des femelles joue un rôle dans la probabilité de reproduction. Bien que la probabilité de reproduction ait varié d'une année à l'autre, aucune tendance au fil du temps n'a été constatée, ce qui semble indiquer que le taux de natalité moyen est demeuré stable et qu'il ne contribue pas à la baisse du taux de production de nouveau-nés.

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