Document de recherche 2018/014
Examen des introductions récentes et proposées d’alevins de saumon rouge de l’Okanagan (Oncorhynchus nerka) dans les lacs Skaha et Okanagan : historique, incertitudes et répercussions
Par Auteurs : Kim Hyatt, Ruth Withler et Kyle Garver
Résumé
Le bassin du fleuve Columbia abrite un agrégat de saumons rouges (Oncorhynchus nerka ) composé de trois populations de saumons rouges. Le saumon rouge anadrome et le saumon kokani, qui réside en eau douce, sont deux écotypes de l’espèce Oncorhynchus nerka qui sont souvent présents en tant que populations sympatriques qui partagent un lac d’alevinage (habitat de croissance des juvéniles). Actuellement, le lac Okanagan n’est pas accessible au saumon rouge. Il renferme toutefois des saumons kokanis qui fraient sur les rives et en cours d’eau qui présentent peu de différences morphologiques et génétiques. Ces derniers peuvent constituer des écotypes initiaux. Ces travaux ont été entrepris pour déterminer les risques potentiels, les répercussions et les incertitudes liés à des introductions d’importances variables d’alevins de saumon rouge dans le lac Okanagan – par une perturbation de la bioénergie ou du réseau trophique, un transfert d’agents pathogènes ou des impacts génétiques. En se basant sur les résultats d’une expérience menée dans un lac situé à proximité (lac Skaha) et sur les données des lacs avoisinants (en tenant compte des différences sur le plan de la taille du lac, de sa profondeur et de sa productivité, et en adaptant les résultats en fonction de la proportion de la biomasse totale de poissons pélagiques représentée par le O. nerka, on a étudié l’impact qu’auraient des introductions d’alevins de saumon rouge dans le lac Okanagan. Les introductions d’alevins de saumon rouge, dans l’ensemble de la plage d’abondance actuellement proposée pour le lac Okanagan, sont considérées comme étant peu susceptibles de provoquer des changements perceptibles dans les réseaux trophiques pélagiques (phytoplancton et zooplancton) ou le biote aquatique vulnérable (poisson pélagique de tous les âges et toutes les catégories de taille) dans le lac. Le transfert de bactéries, de parasites et d’agents pathogènes viraux a été étudié dans le cadre de l’évaluation des répercussions. Comme ils peuvent se transmettre de la mère à sa progéniture, certains virus comme le virus de la nécrose pancréatique infectieuse (VNPI) et le virus de la nécrose hématopoïétique infectieuse (VNHI) ont été notés comme étant préoccupants. Néanmoins, à la lumière des résultats de l’introduction dans le lac Skaha et compte tenu des procédures de confinement et de désinfection des œufs employées par le demandeur, le risque de transfert de ces agents pathogènes est faible. En effet, aucun VNPI, VNHI ou autre agent de réplication en culture cellulaire n’a été détecté depuis le lancement du programme d’écloserie, en 2003. Des écotypes distincts sur le plan génétique peuvent se développer au sein d’une espèce lorsqu’il y a plus d’une niche sélective à occuper dans l’environnement et qu’il existe, au sein d’une même espèce, une diversité génétique suffisante pour contrebalancer les forces sélectives divergentes au moyen d’un processus d’adaptation du développement des écotypes (Wellborn et Langerhans 2015). Le processus de développement et de maintien des écotypes n’est pas toujours constant et irréversible, particulièrement dans un contexte de dégradation de l’environnement. On prévoit qu’une introduction unique de 750 000 alevins de saumon rouge de l’Okanagan dans le lac aurait peu de répercussions sur la génétique des populations de saumon kokani, y compris le développement des écotypes, leur résistance ou leur dégradation. En revanche, une introduction continue d’environ 0,75 à 3,5 millions alevins entraînerait sans doute une hybridation entre le saumon rouge résident et le saumon kokani dans le lac Okanagan, pour laquelle on ne peut prédire les effets
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