Document de recherche 2018/033
Relevés des pêches sentinelles 1995-2016 – Taux de prise et données biologiques pour la morue franche (Gadus morhua) dans la sous-division 3Ps de l’OPANO
Par L.G.S. Mello, C.M. Miri, D. Maddock-Parsons, H. Rockwood, et Simpson, M.R.
Résumé
Les taux de prise et les données biologiques pour la morue franche obtenus dans le cadre du programme des pêches sentinelles dans la sous-division 3Ps de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest (OPANO) sont mis à jour pour 2016, et les résultats préliminaires présentés pour 2017. Les tendances temporelles concernant les taux de prise non normalisés au filet maillant (petites mailles de 3¼ po et grandes mailles de 5½ po) et à la palangre étaient semblables pour tous les engins, affichant les valeurs les plus élevées au début de chaque série chronologique et des déclins marqués après 1997, suivis par des oscillations autour ou en deçà du taux de prise moyen de la série. Le taux de prise moyen au filet maillant à petites mailles a été systématiquement plus élevé que celui au filet maillant à grandes mailles, et ce pour l’ensemble de la série chronologique : Le taux de capture a atteint un sommet en 1996 avec 142 poissons par filet, puis atteignait en moyenne de 11 à 36 poissons/filet, sauf en 2011 où la plus faible valeur de 6 poissons/filet a été atteinte. Les filets maillants à grandes mailles ont généré le taux de prise moyen le plus faible parmi tous les engins, celui-ci déclinant de 49 poissons/filet en 1997 à moins de 9 poissons/filet depuis 2000. Le taux de prise moyen à la palangre a atteint un sommet de 223 poissons/1 000 hameçons en 1996, et a fluctué autour de 100 poissons/1 000 hameçons jusqu’en 2010 (sauf en 2006) avant d’atteindre sa plus faible valeur de 62 poissons/1 000 hameçons en 2014-2015. Les taux de prise des pêches sentinelles au filet maillant à grandes mailles dans les « zones de contrôle » ont été normalisés au moyen de modèles linéaires généralisés. Les taux de prise normalisés sans regroupement par âges pour les classes d’âges récentes ont été en général plus faibles que dans le passé, malgré le fait que les proportions selon l’âge des taux de prise au filet maillant à grandes mailles suggéraient que la classe d’âge de 2008 était relativement plus élevée. Les taux de prise avec regroupement par âges étaient plus élevés au début de chaque série chronologique pour les deux engins, ont décliné du milieu à la fin des années 1990, puis se sont maintenus à leurs niveaux les plus faibles, descendant sous la moyenne de la série de 6,4 poissons/filet (filet maillant à grandes mailles) en 1999, et de 86 poissons/1 000 hameçons en 2009 (palangres). En 2016, les taux de prise au filet maillant et à la palangre étaient respectivement de 1,5 poisson/filet et de 57,5 poissons/1 000 hameçons.
Les fréquences des longueurs de la morue franche mesurées lors des relevés des pêches sentinelles ont révélé que les filets maillants aux plus petites mailles (3¼ po) étaient l’engin le moins sélectif (retenant de petits et de gros poissons issus de plusieurs classes d’âge), tandis que les filets maillants à grandes mailles et les palangres permettaient de capturer de plus gros poissons dans des fourchettes spécifiques de taille et peu de poissons de classes d’âges se chevauchant. Les longueurs des poissons pêchés à l’aide de filets maillants à petites mailles ont permis d’observer plusieurs modes entre 35 et 62 cm dans l’ensemble de la série chronologique, tandis que ceux pêchés à l’aide de filets maillants à grandes mailles et de palangres étaient compris entre 62 et 68 cm, et entre 54 et 62 cm, respectivement. Les indices décrivant la condition physiologique de la morue franche ont varié à l’échelle saisonnière comme à l’échelle annuelle : l’indice hépato-somatique (du foie) et le poids après éviscération (coefficient de condition de Fulton [K]) ont décliné au cours de l’hiver et au début du printemps (tandis que le rapport gonado-somatique a augmenté), puis se sont améliorés au cours de l’été après le frai. Ces tendances ont varié annuellement au cours de la série chronologique, mais ont dans l’ensemble connu un déclin entre 2004 et 2016. Tant la longueur que le poids selon l’âge (âges de 6 ans et plus) ont diminué depuis la première partie de chaque série chronologique.
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