Document de recherche 2018/058
Renseignements à l'appui de l'évaluation du débit minimal requis pour le poisson et l'habitat du poisson dans la rivière Saskatchewan en aval de la station hydroélectrique E.B. Campbell
Par Watkinson, D.A., Ghamry, H.K., and Enders, E.C.
Résumé
La station hydroélectrique E.B. Campbell, détenue et exploitée par SaskPower, a été mise en service en 1963 et est utilisée comme installation de lâché d'eau lié à la demande de pointe sur la rivière Saskatchewan, près de Nipawin (Saskatchewan). SaskPower a demandé un renouvellement de l'autorisation en vertu de la Loi sur les pêches pour la station, et le Programme de protection des pêches de Pêches et Océans Canada cherche à obtenir des avis scientifiques concernant le débit minimal requis pour aider à établir une nouvelle autorisation en vertu de la Loi sur les pêches. Avant le 7 septembre 2004, la station pouvait libérer des débits d'eau allant de ~0 m3 s-1 à ~1 000 m3 s-1. L'autorisation de 2004 exigeait de libérer un débit minimal de 75 m3 s-1. Un rapport d'étude du MPO, ainsi que d'autres rapports d'experts-conseils, et des publications tirées de la documentation de base sont résumés dans le présent document de recherche en vue de décrire les effets de la station hydroélectrique E.B. Campbell sur le poisson et l'habitat du poisson en aval et de fournir des recommandations sur le débit minimal requis pour atténuer les effets sur le poisson et l'habitat du poisson.
L'hydrographie naturelle a été fortement modifiée depuis que la station a été mise en service, principalement en raison de barrages et de dérivations en amont. La station hydroélectrique E.B. Campbell est une station de lâché d'eau lié à la demande de pointe. De vastes secteurs de l'habitat sont généralement asséchés chaque jour, ce qui entraîne un risque d'échouement pour plusieurs organismes aquatiques et stades biologiques. La structure de taille de la communauté de poissons se trouvant en aval de la station hydroélectrique E.B. Campbell favorise le poisson de plus grande taille, probablement en raison de l'activité de débit et de la présence du barrage qui agit comme un obstacle au déplacement du poisson. Les critères de qualité de l'habitat donnent à penser que des débits instantanés minimaux de >75 m3 s-1 lors de périodes d'importance biologique précises sont susceptibles d'avantager le poisson. En outre, le rétablissement de l'esturgeon jaune pourrait profiter du maintien d'un débit instantané minimal élevé de >700 m3 s-1 durant les deux premières semaines de la période de frai pour maximiser la réussite éventuelle du recrutement. Une diminution rapide des débits est susceptible d'accroître le risque d'échouement du poisson, en particulier lorsque les débits sont de <500 m3 s-1. Par conséquent, un règlement sur la diminution des débits pourrait être établi pour minimiser l'échouement. Lorsque les débits sont de >1 000 m3 s-1, le déversoir est utilisé. Lorsque le débit de déversement stagne, l'échouement du poisson se produit dans le déversoir. L'apport d'un débit continu au déversoir pourrait éliminer le besoin de récupérer le poisson à l'intérieur du déversoir. Cette mesure aurait aussi pour effet d'accroître l'habitat humide disponible. Refaçonner les bords et le lit de la rivière dans l'ancien chenal de la rivière afin de relier les bassins isolés et de diminuer le niveau du lit pour qu'il soit inférieur à 278,55 MASL est également une solution envisageable pour réduire l'échouement. Permettre des débits occasionnels de >1 000 m3 s-1 assurera une inondation et une connectivité supplémentaires dans le delta de la rivière Saskatchewan et le potentiel d'augmenter la productivité des pêches dans le réseau hydrographique de la rivière Saskatchewan.
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