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Document de recherche 2018/063

Évaluation des stocks de mactres de Stimpson (Mactromeris polynyma) du Banquereau et du Grand Banc

Par Hubley, B., Heaslip, S.G., Stanley, R.R.E.

Résumé

La pêche hauturière à la mactre de Stimpson a été gérée par le passé sur la base d'estimations de la biomasse et du total autorisé des captures (TAC) à l'échelle du banc. Ces estimations de la biomasse découlaient de relevés scientifiques, dont les plus récents ont été menés en 2009 (Grand Banc) et en 2010 (Banquereau). Cette démarche à l'échelle du banc ne garantit pas nécessairement la durabilité, car la biomasse est estimée pour des zones où les densités de myes sont trop faibles pour être viables du point de vue commercial. Les estimations de la biomasse pour l'ensemble du banc et les TAC qui en découlent pourraient se traduire par le fait que les zones où l'on enregistre des densités commerciales sont exploitées plus rapidement qu'elles ne peuvent se reconstituer. En outre, les mises à jour des évaluations reposant sur cette démarche exigent que l'on collecte de nouvelles données de relevé, lesquelles ne sont pas disponibles actuellement pour les deux bancs considérés. Dans le présent document, nous appliquons une démarche d'évaluation mise à jour par laquelle nous tentons d'atténuer ces problèmes en produisant des estimations de la biomasse qui sont limitées aux zones où l'on enregistre des densités viables sur le plan commercial selon des données historiques sur les positions du Système de surveillance des navires (SSN) et sur les captures par unité d'effort (CPUE). Cette démarche permet de produire des estimations de la biomasse pour chaque banc en utilisant des modèles bayésiens de production excédentaire permettant d'intégrer et de quantifier les incertitudes entourant l'efficacité des dragues. Étant donné la nature sédentaire des myes et la nature cyclique de l'empreinte spatiale de l'activité de pêche, nous avons ajusté les modèles de production excédentaire aux données spatiales désagrégées. Cinq zones d'évaluation spatiale facilement navigables ont été définies pour le Banquereau. Ces zones englobaient d'importants gisements contigus de myes, présentaient une biomasse totale à peu près égale et comprenaient des secteurs où les densités étaient élevées ou faibles. Le modèle de production a été ajusté à l'indice des CPUE pour chaque zone d'évaluation spatiale en utilisant des paramètres comme l'efficacité des dragues estimée entre les zones. Les résultats du modèle montrent une tendance au déclin des taux de prise pour toutes les zones au cours des cinq dernières années. La biomasse totale pour les zones du Banquereau où est pratiquée la pêche s'établissait à 475 960 t (275 592 – 869 243, intervalle de crédibilité bayésien à 95 %).

Nous avons comparé les estimations produites pour le Banquereau en 2010 aux estimations dérivées des observations durant les relevés. Les estimations de la densité dérivées du relevé de 2010 étaient semblables aux estimations de la densité selon l'indice des CPUE de 2010 pour des emplacements qui se chevauchent, malgré les différences dans les navires et les engins, ainsi que dans la démarche statistique, utilisés. Lorsque ces estimations de la densité étaient étendues à la zone exploitée, telle qu'elle a été définie selon l'empreinte obtenue au moyen du SSN, les estimations de la biomasse qui en découlaient pour 2010 étaient également semblables entre le relevé (211 136 t) et les CPUE (218 262 t). Les estimations de la biomasse tirées de la dernière évaluation ont été corrigées pour tenir compte de l'efficacité des dragues, laquelle a été estimée à 0,45 avec une incertitude considérable (intervalle de confiance à 95 % de 0,21 – 0,86). Un modèle bayésien de production excédentaire a intégré et quantifié les incertitudes liées à l'efficacité des dragues, les estimations de la biomasse qui en découlent, et a fourni des estimations des erreurs de traitement et d'observation.

Des points de référence ont été calculés à partir des estimations de la biomasse dérivées du modèle de production excédentaire, les estimations de FRMS étant près de 0,1. Toutefois, les diagrammes de phase indiquent que les taux de prise déclinent lorsque la valeur de F est supérieure à 0,05. Les avis reposant sur l'extension des zones de pêche à l'ensemble du banc sont plus risqués que lorsqu'on ne considère que les zones exploitées. Les taux d'exploitation qui se situent près des estimations de FRMS sont plus risqués que les niveaux de référence de F qui se situent en dessous de FRMS.

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