Document de recherche 2019/027
Évaluation du potentiel de rétablissement du saumon rouge du lac Sakinaw (Oncorhynchus nerka) [2017]
Par Ramshaw, B., Luedke, W, and Korman, J.
Résumé
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué pour la première fois le saumon rouge du lac Sakinaw (Oncorhynchus nerka) comme étant en voie de disparition dans le cadre d’une évaluation d’urgence en 2002, ce qui a été confirmé dans une autre évaluation en 2003. Ce statut d’espèce en voie de disparition a été évalué lors d’une autre évaluation d’urgence et confirmé de nouveau en 2006. Pour diverses raisons, l’espèce n’a jamais été inscrite sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Le COSEPAC a réévalué l’espèce en 2016 et a réaffirmé qu’elle est en voie de disparition. À la suite de l’évaluation du COSEPAC en 2003, un programme national de rétablissement a été élaboré. Bien que celui-ci n’ait pas été avalisé officiellement par le gouvernement du Canada, plusieurs des mesures de rétablissement ont été entreprises pour assurer la survie ou le rétablissement de l’espèce. L’évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) présentée ici fournit les renseignements de base, les données sur l’état de la population et les solutions d’atténuation nécessaires pour fournir un avis sur la décision d’inscription en vertu de la LEP. Le saumon rouge du lac Sakinaw est confronté à diverses menaces et à divers facteurs limitatifs tout au long de son cycle biologique. La prédation des œufs, ainsi que la prédation des saumoneaux et des adultes en montaison pendant la migration par le ruisseau Sakinaw et au début de la phase marine, sont considérées comme étant un facteur limitatif. La survie de l’état d’alevin à l’état de saumoneau est faible chez les poissons d’écloserie (13 %) et on estime qu’elle est faible chez les poissons sauvages (environ 19 %), même si le lac Sakinaw est un lac très productif. La domestication due au programme de reproduction en captivité est également préoccupante. Le facteur limitatif le plus important est la très faible survie en mer (< 0,5 %), pour laquelle il n’existe aucune mesure d’atténuation claire. L’analyse de la viabilité de la population (AVP) a indiqué que même si la survie en eau douce doublait, cela ne suffirait pas pour permettre le rétablissement avec la survie en mer actuelle. Dans les conditions actuelles, la survie du saumon rouge du lac Sakinaw nécessite l’apport de poissons d’écloserie par les humains. Les plans de gestion des pêches mis en œuvre au cours des années 1990 ont réussi à réduire l’exploitation du saumon rouge du lac Sakinaw. Le taux d’exploitation moyen du saumon rouge du lac Sakinaw était de 5 % entre 2011 et 2015, et l’AVP a indiqué que le fait de réduire encore davantage l’exploitation n’aurait aucun effet sur les probabilités de rétablissement. En raison de la mortalité élevée dans les premiers stades du cycle biologique et du taux de survie en mer extrêmement faible du saumon rouge du lac Sakinaw, des dommages admissibles minimaux devraient être permis pour le moment, et réduits en deçà du niveau actuel autant que possible.
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