Document de recherche 2019/075
L’état du stock de morue franche (Gadus morhua) du nord du golfe du Saint-Laurent (3Pn, 4RS) en 2018
Par Brassard, C., Lussier, J-F., Benoît, H., Way, M. et Collier, F.
Résumé
L’évaluation du stock de morue franche (Gadus morhua) du nord du golfe du Saint-Laurent (3Pn, 4RS) est basée notamment sur les données provenant des pêches commerciales, d’un programme de marquage, d’un indice d’abondance calculé à partir du relevé de recherche de Pêches et Océans Canada (MPO), des indices d’abondances du programme des pêches sentinelles avec engins fixes (palangres et filets maillants), d’un indice d’abondance provenant des pêches sentinelles avec engins mobiles et de données biologiques. Ce document décrit les données et les méthodes retenues pour évaluer plusieurs indicateurs, dont l’abondance, la biomasse, la biomasse reproductrice, la mortalité naturelle, le taux d’exploitation et le recrutement. Il comprend aussi une prédiction de la tendance du stock jusqu’en 2021.
À partir de 2017-2018, le total autorisé des captures est passé de 1 500 t à 3 185 t, ce qui correspond à une allocation disponible à la pêche de 2 769 t. Les débarquements préliminaires ont totalisé 2 670 t en 2017-2018 et 2 515 t en 2018-2019. Les captures de la pêche récréative sont inconnues.
En 2017 et 2018, les indices du relevé de recherche du MPO et des pêches sentinelles ont démontré une baisse d’abondance variant de 21 à 60 % depuis 2016.
Le modèle d’analyse séquentielle de la population indique que la biomasse du stock reproducteur a diminué ces deux dernières années, il s’agit d’une baisse de 46 % en 2018 par rapport à 2016 pour atteindre les valeurs les plus basses depuis les 20 dernières années. Cette diminution de la biomasse reproductrice serait le résultat d’une mortalité élevée dont les causes incluent la mortalité par pêche non comptabilisée et la prédation par le phoque gris et le phoque du Groenland sans pour autant pouvoir en préciser l’importance.
Le stock de morue du nord du golfe du Saint-Laurent demeure dans la zone critique nettement sous le point de référence limite (PRL). La biomasse reproductrice estimée se situe dans la zone critique à 10 % du PRL pour 2019. Aucun signe de recrutement important n’est détecté pour permettre un rétablissement à court terme. Selon l’approche de précaution, les prélèvements de toutes sources devraient être les plus faibles possible afin de favoriser le rétablissement de ce stock.
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