Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2020/014

Estimations actualisées des prises accessoires et des prélèvements totaux de phoques du Groenland dans l’Atlantique Nord-Ouest

Par Stenson, G.B. et Upward, P.

Résumé

Des estimations précises de la mortalité sont essentielles pour déterminer l’abondance de la population d’une espèce. La mortalité des phoques du Groenland (Pagophilus groenlandicus) dans l’Atlantique Nord-Ouest peut être divisée en deux types de mortalité « non identifiée » (ou non déclarée), qui est estimée à l’aide d’un modèle de population : mortalité liée à la glace et mortalité d’origine anthropique. La mortalité d’origine anthropique découle de la chasse de subsistance dans le Groenland et dans l’Arctique canadien, de la chasse commerciale dans les eaux canadiennes de l’Atlantique, des prises qui ne sont pas débarquées ni signalées pendant la chasse (animaux « abattus et perdus ») et des prises accessoires par des engins de pêche commerciale. La chasse commerciale et la chasse de subsistance représentent la majorité des captures.

Le nombre de prises commerciales canadiennes a varié considérablement. Avant l’introduction des quotas en 1972, environ 288 000 phoques du Groenland étaient capturés, en moyenne, chaque année. Entre 1972 et la fin de la chasse à partir de gros navires en 1982, environ 166 000 phoques étaient capturés annuellement. Le nombre de prises a diminué après 1982 et est demeuré faible jusqu’en 1995, alors que 52 000 phoques étaient capturés par année. Ensuite, l’intérêt pour la chasse a augmenté considérablement. Entre 1996 et 2006, les prises annuelles constituées principalement de jeunes de l’année ont augmenté pour atteindre une moyenne de 272 600 phoques. Depuis, le nombre de prises a diminué, s’établissant en moyenne à 63 000 phoques par année entre 2009 et 2019. Depuis 1980, les prises dans le Groenland ont augmenté de façon relativement constante pour atteindre un sommet d’environ 100 000 phoques en 2000. Entre 2011 et 2017, les prises ont diminué, avec une moyenne de 60 000 prises signalées chaque année.

Les prises dans l’Arctique canadien ne sont pas bien documentées, mais elles semblent être faibles : probablement moins de 1 000 phoques du Groenland ont été capturés annuellement au cours des dernières années. Selon les estimations, les prises accessoires de phoques du Groenland lors de la pêche à la lompe (Cyclopterus lumpus) à Terre-Neuve sont passées de moins de 1 000 phoques par année au début des années 1970 à un pic de 46 400 phoques en 1994, puis elles ont diminué à environ 5 000 phoques en 2003. D’après les taux publiés de prise accessoire de la pêche à la lompe à Terre-Neuve et les données relatives aux débarquements de lompes, les prises accessoires semblent avoir augmenté de nouveau au milieu des années 2000 pour atteindre 35 000 phoques. Depuis, les débarquements de lompes ont diminué considérablement et les prises accessoires de phoques du Groenland ont été estimées à 555 en 2018.

Également, un faible nombre de phoques du Groenland sont capturés aux États-Unis. En compilant les données de ces diverses sources de mortalité d’origine anthropique, il est possible d’obtenir une estimation du nombre total de captures. Entre 1952 et 1982, environ 395 000 phoques du Groenland ont été tués chaque année. Ce nombre est passé à 177 000 phoques par année entre 1983 et 1995. Avec le regain d’intérêt pour la chasse au Canada et l’augmentation des prises au Groenland, le nombre de captures annuelles moyennes était de 476 000 phoques entre 1996 et 2006. Depuis 2008, les prises ont diminué en particulier au Canada où le nombre de captures annuelles est passé à 200 000 phoques. La principale incertitude liée à ces estimations concerne les prises accessoires de la pêche à Terre-Neuve, les prises dans le Groenland et le taux de phoques abattus et perdus, bien qu’il soit peu probable qu’ils aient une incidence importante sur les estimations de l’abondance.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

Date de modification :