Document de recherche 2020/026
Une évaluation régionale des paramètres écologiques des aires de conservation du sébaste en Colombie-Britannique
Par Dunham, J.S., Yu, F., Haggarty, D., Deleys, N., Yamanaka, L.
Résumé
Nous avons procédé à une évaluation régionale de quatre paramètres écologiques (taille, habitat du sébaste, profondeur et connectivité) dans 164 aires de conservation du sébaste (ACS) en Colombie-Britannique. Cette recherche avait pour but d’évaluer l’efficacité avec laquelle les ACS atteignent leur objectif de conservation, qui consiste à protéger des parties des populations de sébastes côtiers et leur habitat des pressions attribuables à la pêche. Des analyses ont été réalisées à partir d’information du SIG et des modèles des habitats actuels. Les seuils des paramètres ont été établis à partir de la documentation. Nous avons adopté trois approches pour nos analyses. Les ACS ont été cotées en fonction :
- de paramètres individuels;
- de paramètres regroupés de manière à créer un index unique de leur situation générale;
- de critères des paramètres idéaux afin d’évaluer comment comparer le réseau actuel au meilleur scénario.
De façon générale, les ACS ont été classées en commençant par les moins bien notées, afin de les hiérarchiser en vue d’une évaluation plus poussée. Cette évaluation visera à déterminer si un changement stratégique (modification des limites, réinstallation) permettrait d’améliorer leur valeur de conservation pour le sébaste.
Même si les sébastes côtiers ont de petits domaines vitaux, certaines ACS pourraient être trop petites, entraînant ainsi un débordement excessif de poissons adultes. Les données tirées des modèles disponibles révèlent que certaines ACS contiennent très peu d’habitats de sébastes. Par conséquent, ils ne soutiennent peut-être pas des concentrations élevées de poissons, ce qui limiterait les efforts de rétablissement de la population. Les ACS protègent généralement les zones moins profondes (< 50 m) privilégiées par le sébaste noir, le sébaste cuivré et le sébaste à bandes jaunes, et pas les zones profondes (> 100 m) utilisées notamment par le sébaste à dos épineux et le sébaste aux yeux jaunes. Le réseau est bien connecté à des distances de 100 km; à des distances de 50 km, plusieurs lacunes existent à Haida Gwaii, sur la côte centrale, le long de la côte ouest de l’île de Vancouver, et dans trois bras de mer (Bute, Holberg, Jervis). Les ACS de la biorégion du plateau continental du Nord ont généralement obtenu de meilleures notes, ce qui donne à penser que ces ACS pourraient offrir une meilleure protection au sébaste. Au total, 8,5 % (14) des ACS répondent actuellement aux critères idéaux pour les paramètres. De plus, 43 % (70) des ACS répondent au moins à cinq des sept critères et peuvent, par conséquent, représenter des candidats intéressants aux fins d’amélioration. Il existe un habitat considérable du sébaste dans d’autres types d’aires protégées à l’extérieur du réseau des ACS, en particulier dans les zones protégées fédérales comme les zones de protection marine, les aires marines nationales de conservation et les réserves nationales de faune marine, où une certaine protection est offerte au sébaste et à ses habitats. L’habitat du sébaste est également prédominant dans les aires de conservation provinciales, même s’il ne bénéficie actuellement d’aucune protection à long terme dans les aires provinciales protégées.
Les ACS avec les notes les plus faibles devraient faire l’objet d’une évaluation approfondie afin de déterminer comment améliorer leurs avantages pour la conservation du sébaste. Premièrement, il est possible d’utiliser les données et les relevés actuels pour vérifier l’efficacité de notre système de classement. Deuxièmement, il faudrait tenir compte de la surveillance écologique et de la conformité accrue avant de modifier les limites ou de déplacer les ACS. Troisièmement, les avantages pour la conservation du sébaste pourraient être améliorés dans les ACS si leurs limites et configurations sont modifiées de manière à accroître leur étendue, à inclure un plus grand nombre d’habitats sur une plus vaste plage de profondeurs, et à englober des zones d’habitat entières afin de limiter les débordements de poissons adultes. Lorsque l’habitat à l’intérieur et à proximité d’une ACS est très faible, cette ACS pourrait être déplacée à un meilleur emplacement. Une liste des recommandations et des lacunes en matière de connaissances a été dressée.
À long terme, il est recommandé que la plupart des ACS fassent l’objet de vérifications sur le terrain à l’aide de méthodes d’échantillonnage non destructives, afin de vérifier les conclusions du présent rapport et la présence d’un habitat essentiel et de sébaste. Les résultats de cette recherche aideront à orienter les consultations avec les Premières Nations et les intervenants au sujet des changements qui pourraient être apportés aux ACS existantes.
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