Document de recherche 2020/055
Évaluation des stocks de la mye commune (Mya arenaria) des eaux côtières du Québec en 2019 – méthodologie et résultats
Par Brulotte, S.
Résumé
La mye commune (Mya arenaria) est présente tout le long du littoral québécois. Cette ressource fait l’objet d’une pêche commerciale et récréative et son exploitation depuis 2008 s’effectue à l’aide d’outils manuels seulement. La zone côtière québécoise est divisée en secteurs coquilliers regroupés en trois grandes régions, la Côte-Nord, la Gaspésie – Bas-Saint-Laurent et les Îles-de-la-Madeleine. La cueillette récréative se pratique dans ces trois régions, alors que la cueillette commerciale ne s’effectue qu’en Haute-Côte-Nord et aux Îles-de-la-Madeleine. Les débarquements commerciaux en provenance des Îles-de-la-Madeleine sont faibles (< 3 t) depuis plusieurs années. La cueillette commerciale s’effectue presque exclusivement en Haute-Côte-Nord.
En Haute-Côte-Nord, les débarquements commerciaux ont atteint un sommet de 1 173 t en 2000 et ont diminué rapidement par la suite. Les débarquements moyens de 2017–2019 étaient de 26 t. Les totaux autorisés des captures n’ont pas été atteints en raison du faible effort de pêche déployé. Les débarquements commerciaux proviennent principalement de dix secteurs coquilliers. Depuis 2017, la taille moyenne des myes débarquées se situe entre 65 et 74 mm dans les six secteurs échantillonnés et la proportion des myes de taille sous-légale (< 51 mm) est très faible.
Vingt-trois secteurs coquilliers de la Haute-Côte-Nord ont été inventoriés de 2016 à 2019. Huit de ces secteurs avaient déjà été inventoriés de 2002 à 2014. La densité commerciale a augmenté significativement dans cinq de ces huit secteurs. Cependant, la superficie actuellement couverte par certains gisements est beaucoup plus faible que celle mesurée lors d’inventaires effectués de 1967 à 1977. Les indicateurs utilisés pour l’évaluation des stocks de la mye par secteur coquillier inventorié de 2016–2019 sont la superficie exploitable, la densité des myes de 20–50 mm, la densité des myes de taille légale (≥ 51 mm) et la biomasse commerciale.
Dans le but de protéger le potentiel reproducteur de chaque secteur coquillier, il est suggéré de limiter le taux d’exploitation à un maximum de 5 % de la biomasse commerciale. Certains secteurs pourraient être plus vulnérables à ce taux d’exploitation de 5 %. Il est donc suggéré de l’ajuster à la baisse lorsque la superficie exploitable est de moins de 0,05 km2 et que la densité des myes de 20–50 mm est inférieure à 15 myes/m2. Les taux d’exploitation suggérés s’appliquent à l’ensemble des prélèvements (cueillettes commerciale et récréative).
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