Document de recherche 2020/057
Estimations actualisées des taux de reproduction des phoques du Groenland dans l’Atlantique Nord-Ouest et influence de l’état corporel
Par Stenson, G. B., Buren, A.D. et Sheppard, G.L.
Résumé
Il est essentiel d’obtenir des estimations exactes des taux de reproduction pour décrire la dynamique des populations d’une espèce. Depuis les années 1950, les taux de fécondité des phoques du Groenland de l’Atlantique Nord-Ouest ont diminué, et la variabilité interannuelle a augmenté. Cette forte variabilité des taux de reproduction s’est maintenue, mais les taux de fécondité très faibles observés en 2010 et 2011 ne se soient pas reproduits. Des taux de fécondité élevés ont été observés en 2014 et en 2015, associés à une période de glace étendue et à une abondance relativement élevée du capelan. Une étude antérieure a révélé que, bien que le déclin général de la fécondité soit le reflet de processus densité-dépendants associés à l’augmentation de la taille de la population, la grande variabilité interannuelle est causée par des taux variables d’avortements tardifs qui sont liés à des changements dans l’abondance du capelan (une espèce fourragère focale du système) et de la couverture de glace au milieu de l’hiver (qui reflète les conditions environnementales qui influencent diverses espèces). Nous formulons l’hypothèse que l’évolution de la disponibilité des proies influe sur les taux de reproduction en induisant des changements de l’état corporel. Nous avons constaté que l’état relatif moyen des femelles gestantes était élevé pendant quatre décennies, tandis que celui des femelles non gestantes et immatures variait considérablement et affichait un déclin général depuis 2000. Bien que l’état corporel ne semble pas influer directement sur les taux de fécondité, il a une incidence sur le taux d’avortements tardifs. Des réductions relativement faibles de l’état moyen ont entraîné des taux d’avortement beaucoup plus élevés. Cela donne à penser qu’à mesure que l’état général de la population se dégrade, les femelles qui ont une énergie suffisante maintiennent leur gestation alors que celles qui n’en ont pas voient leur gestation se terminer prématurément. Les influences relatives de la couverture de glace au milieu de l’hiver, de l’abondance du capelan et de l’état corporel n’ont pu être résolues, car il s’agit de mesures différentes de la quantité d’énergie disponible pour la mise bas. La biomasse du capelan est influencée par le moment du recul des glaces du plateau de Terre-Neuve-et-Labrador. À court terme (c.-à-d. dans les deux prochaines années), la biomasse de capelan devrait diminuer, ce qui se répercutera probablement sur les taux de reproduction. À long terme, une grande incertitude entoure l’effet que les changements prévus dans le moment de la formation et du recul des glaces auront sur le capelan et, par conséquent, sur les taux de reproduction des phoques du Groenland.
Mots clés : phoque du Groenland, Pagophilus groenlandicus, taux de reproduction, fécondité, avortements
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