Document de recherche 2020/069
Évaluation des stratégies de rétablissement possibles pour le sébaste aux yeux jaunes des eaux extérieures de la Colombie-Britannique
Par Cox, S.P., Doherty, B., Benson, A.J., Johnson, S.D.N. et Haggarty, D.R.
Résumé
Le présent document vise à fournir un avis sur le rétablissement du sébaste aux yeux jaunes des eaux extérieures de la Colombie-Britannique grâce à la combinaison de consultations entre intervenants, gestionnaires et scientifiques, et de la modélisation de simulations en boucle fermée en vue de tester le rendement d’un ensemble de procédures de gestion proposées en fonction d’objectifs quantitatifs précis. L’approche globale vise à exposer les conséquences écologiques et halieutiques découlant de choix précis en matière d’analyse (p. ex., cueillette de données et méthodes d’évaluation) et de gestion (p. ex., règles de contrôle des prises et taux de mortalité par pêche cibles) concernant le rétablissement du sébaste aux yeux jaunes. Voici les principales composantes de la présente évaluation : i) conception de modèles opérationnels structurés selon l’âge de façon hiérarchique qui ciblent deux stocks de sébastes aux yeux jaunes des eaux extérieures et qui représentent diverses hypothèses relatives à la mortalité naturelle et aux taux d’exploitation historiques; ii) mise à l’essai de procédures de gestion comprenant des données de surveillance, des évaluations et des règles de contrôle des prises utilisées pour appliquer les politiques de rétablissement établies; iii) évaluation des mesures de rendement qui sont utilisées pour déterminer l’efficacité en matière de conservation prévue de procédures de gestion de rechange en fonction des objectifs de rétablissement établis.
Les scénarios de données de rechange ont généré une grande variété d’estimations relatives à l’état du stock ainsi qu’aux paramètres biologiques et de gestion. Parmi ces scénarios, on a choisi quatre modèles opérationnels représentatifs (utilisation de 1960 ou de 1918 comme année initiale, et de scénarios de prises de rechange) pour tester les procédures de gestion proposées au moyen de simulations. La biomasse actuelle issue des quatre modèles opérationnels variait d’environ 2 600 à 8 200 tonnes dans la zone septentrionale (zones de gestion du poisson de fond 5B, 5C, 5D et 5E) et d’environ 1 900 à 4 400 tonnes dans la zone méridionale (zones de gestion du poisson de fond 3C, 3D et 5A). La plage de chaque zone est beaucoup plus grande que l’incertitude statistique liée à un modèle opérationnel précis. Aucun facteur unique ne permet d’expliquer clairement ces grandes plages de biomasse parce que la mortalité naturelle, les niveaux de prises absolus et les données historiques sur le recrutement ont tous une incidence sur les estimations liées à la biomasse et au recrutement, de façon directe ou indirecte. De façon générale, les modèles pour lesquels on a utilisé 1960 comme année initiale ont généré les valeurs les plus élevées pour la biomasse à un taux d’exploitation nul et la biomasse actuelle, tandis que les modèles pour lesquels on a utilisé le scénario de prises correspondant à la limite inférieure ont généré les valeurs les plus faibles pour ces paramètres. Aucun des quatre modèles opérationnels n’indique que dans les zones septentrionale ou méridionale, le sébaste aux yeux jaunes des eaux extérieures a été pêché à moins de 20 % de la biomasse à un taux d’exploitation nul ou à moins de 40 % de la biomasse au rendement maximal soutenu (BMSY), comme on l’avait déduit dans les évaluations précédentes. Selon le modèle utilisé, les estimations de la diminution de la biomasse féconde par rapport à la biomasse à un taux d’exploitation nul vont de 29 à 51 % pour la zone septentrionale, de 21 à 43 % pour la zone méridionale et de 27 à 48 % pour la zone à l’échelle de la côte. Ces estimations correspondent à une plage de pourcentages de BMSY, soit 111 à 185 % pour la zone septentrionale, 75 à 154 % pour la zone méridionale et 96 à 173 % pour la zone à l’échelle de la côte.
Parmi les procédures de gestion proposées, on compte trois méthodes d’évaluation différentes, soit : i) un modèle d’évaluation des prises selon l’âge; ii) un modèle d’évaluation de la production excédentaire; iii) un estimateur empirique fondé sur les tendances des indices de relevé.
On a combiné ces trois méthodes d’évaluation à différentes règles de contrôle des prises ou à différents scénarios représentant des erreurs de mise en œuvre afin de créer un ensemble de procédures de gestion proposées, qui ont été testées au moyen de simulations pour chacun des quatre modèles opérationnels et chacune des deux zones, de façon indépendante. On a évalué les statistiques de rendement au moyen d’une combinaison des données de sortie de tous les modèles, en utilisant un système de pondération 50 %–16,67 %–16,67 %–16,67 %. De façon générale, les simulations du rendement des procédures de gestion, qui serviront à établir les futurs totaux autorisés des captures (TAC) pour le sébaste aux yeux jaunes des eaux extérieures, ont montré un rendement satisfaisant ou possiblement satisfaisant pour une grande variété de scénarios de modèles opérationnels. Les procédures de gestion fondées sur les prises selon l’âge ont été ajustées pour qu’on puisse atteindre un taux de mortalité par pêche cible grâce auquel la biomasse du stock évalué deviendrait relativement stable pendant la période projetée, et ce, pour les deux zones. Les procédures de gestion fondées sur des modèles de production excédentaire ou des tendances d’indices de relevé ont généré une variété d’augmentations ou de tendances stables pour la biomasse future de ce stock. Les procédures de gestion fondées sur des tendances d’indices de relevé ont été ajustées afin qu’on puisse éviter des déclins de la biomasse au cours des dix premières années, ce qui a entraîné des augmentations à long terme ou des tendances stables pour la biomasse future du stock, ainsi qu’une importante variabilité interannuelle des prises. Même si l’utilisation de modèles de production excédentaire a généralement entraîné des augmentations de la biomasse, ces résultats étaient dus à des biais de sous-estimation. De plus, ces modèles produisaient souvent des TAC affichant des tendances irrégulières. Il est probable que les propriétés indésirables des procédures de gestion fondées sur des tendances d’indices de relevé ou des modèles de production excédentaire puissent être améliorées grâce à des ajustements supplémentaires.
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