Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2021/034

Risque relatif des applications de Bayluscide granulaire pour les poissons et les moules dont la conservation est préoccupante dans le bassin des Grands Lacs

Par Andrews, D.W., Smyth, E.R.B., Lebrun, D.E., Morris, T.J., McNichols-O’Rourke, K.A. et Drake, D.A.R.

Résumé

Les organismes gouvernementaux utilisent le Bayluscide, un lampricide chimique, dans le bassin des Grands Lacs pour lutter contre la lamproie marine (Petromyzon marinus) dans le cadre des efforts binationaux de contrôle de l’espèce. L’utilisation du Bayluscide granulaire a été très efficace pour identifier et éliminer les populations de lamproies marines. Cependant, on ne comprend pas bien le risque écologique que représente le Bayluscide pour les poissons et les moules inscrits sur la liste de la Loi sur les espèces en péril et pour les autres espèces dont la conservation est préoccupante. Le présent document : 1) définit les voies de passage (directes et indirectes) et mécanismes (physiologiques et non physiologiques) potentiels par lesquels l’application de Bayluscide granulaire peut avoir des effets sur les poissons et les moules dont la conservation est préoccupante; 2) évalue le risque écologique relatif des applications en fonction de quatre paramètres (répartition spatiale, intensité de l’application, association avec des habitats qui prédisposent les espèces à l’exposition, toxicité); 3) détermine les mesures d’atténuation qui peuvent réduire les effets potentiels sur les espèces non ciblées; et 4) cerne les incertitudes nécessaires pour affiner les estimations des risques. D’après les analyses spatiales, des applications de Bayluscide ont eu lieu, entre 2011 et 2017, dans l’aire de répartition de 21 espèces de poissons et de 15 espèces de moules dont la conservation est préoccupante, y compris dans des zones désignées comme habitat essentiel de 16 espèces (6 poissons, 10 moules). Pour les poissons, le risque relatif était le plus élevé pour les lamproies indigènes (la lamproie argentée [Ichthyomyzon unicuspis] et la lamproie du Nord [Ichthyomyzon fossor]), puis pour l’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens) et le chat-fou du Nord (Noturus stigmosus). Le risque relatif était élevé pour les lamproies indigènes en raison de leurs préférences en matière d’habitat et de la toxicité du Bayluscide pour ces espèces. Le classement du chat-fou du Nord était élevé à cause de l’exposition (profils spatiaux et temporels des applications) et de la toxicité. Celui de l’esturgeon jaune était élevé en raison de l’exposition, mais les résultats n’étaient pas directement comparables à ceux d’autres espèces du fait des méthodes d’évaluation. Pour les moules, le risque relatif était le plus élevé pour la mulette du necture (Simpsonaias ambigua), l’obliquaire à trois cornes (Obliquaria reflexa) et l’obovarie olivâtre (Obovaria olivaria). Le classement de la mulette du necture et de l’obliquaire à trois cornes était élevé en raison de l’exposition et de la toxicité. Le classement de risque élevé établi pour l’obovarie olivâtre résultait de l’exposition et des préférences de l’espèce en matière d’habitat. Les mesures d’atténuation visant à réduire les conséquences écologiques des applications de Bayluscide sont nombreuses et comprennent la modification de la fréquence et de la période des traitements, la diminution de la taille des sites d’application et l’évitement des zones proches des habitats essentiels. Toutefois, il convient de tester rigoureusement l’effet des mesures d’atténuation potentielles pour s’assurer que les résultats souhaités pour les espèces dont la conservation est préoccupante sont atteints tout en évitant les conséquences involontaires. Enfin, comme une réduction de l’efficacité de la lutte contre la lamproie marine aurait des effets indésirables sur les espèces dont la conservation est préoccupante et qui sont sensibles au parasitisme par la lamproie marine (p. ex. l’esturgeon jaune), des mesures d’optimisation peuvent être justifiées pour tenir compte de ces compromis.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

Date de modification :