Avis scientifique 2008/027
Évaluation des installations d’élevage en captivité dans le contexte de leur contribution à la conservation de la biodiversité
Sommaire
- Les programmes de stockage de gènes vivants ne sont pas l’unique solution pour assurer la conservation de la biodiversité. Il faut aussi s’attaquer efficacement aux menaces qui pèsent sur les populations naturelles si l’on veut que la conservation de la biodiversité devienne une réalité.
- Les conclusions ci-dessous ciblent les programmes conçus pour les populations fortement décimées et que l’on croit confrontées à un risque important de disparition. Des lignes directrices concernant l’utilisation des installations dans d’autres circonstances ont déjà été développées et approuvées.
- Le maintien, par un programme de reproduction en captivité, de la diversité génétique d’une espèce lorsque le taux de survie est très faible dans le milieu naturel est une stratégie toute indiquée chaque fois que la faiblesse du taux de survie est attribuable à une cause qui peut être corrigée par des mesures de gestion et que des interventions en ce sens sont prévues ou peuvent être mises en application ou, encore, chaque fois que la faiblesse du taux de survie est attribuable à des causes environnementales et que l’on peut s’attendre à ce que les conditions redeviennent favorables à la survie de l’espèce. D’autres conditions sont examinées pour déterminer l’à-propos d’un programme de reproduction en captivité comme stratégie de rétablissement.
- En portant une attention particulière à un certain nombre d’aspects du programme de reproduction, on peut maintenir à tout le moins la diversité génétique neutre (et peut-être la diversité génétique quantitative) chez les populations en captivité pendant plusieurs générations avec des taux de perte estimés à moins de 2 % par génération. Ce taux est de beaucoup inférieur aux taux de perte anticipés lorsqu’on ne porte pas attention à ces aspects du programme de reproduction.
- On présente neuf pratiques qui devraient faire partie des programmes de reproduction en captivité afin de minimiser les pertes de diversité génétique. Parmi ces pratiques, mentionnons la sélection des sujets fondateurs, l’élaboration de stratégies de croisement, la gestion de la taille des familles des descendants, la protection contre les défaillances dans les installations, l’introduction de sujets issus de l’écloserie dans le milieu naturel et le suivi des populations captives et sauvages.
- On résume des données indiquant que le taux de perte de diversité génétique calculé pour le saumon de l’intérieur de la baie de Fundy est bien en-deçà de 1 %.
- Les caractéristiques faisant en sorte qu’un programme de reproduction en captivité aura de fortes chances de maintenir la diversité génétique et de limiter la baisse du succès reproducteur (de la fitness) dans le milieu naturel peuvent être combinées de diverses façons; les répercussions sur les coûts d’exploitation, la probabilité de maintenir la pleine diversité génétique de la population fondatrice et la robustesse vis-à-vis des erreurs ou des catastrophes varieront alors selon la combinaison choisie.
- Pour que les programmes de reproduction en captivité affichent une probabilité élevée de maintien de la diversité génétique, il faut disposer d’une population reproductrice de taille suffisante et commencer le programme avant que la taille de la population naturelle ait décliné à un point où une bonne partie de la diversité génétique de la population naturelle aura disparu.
- Les programmes de reproduction et d’élevage en captivité devraient inclure un volet efficace et complet de monitorage.
- Dans un contexte de gestion du risque et d’application du principe de précaution, le fait de disposer de différentes souches génétiques dans de multiples installations constitue une bonne mesure de protection contre les catastrophes. Cependant, rien n’empêche de maintenir plusieurs souches génétiques dans une même installation, en autant que des procédures d’opérations bien conçues soient appliquées à la lettre.
- Les données ne sont pas concluantes en ce qui concerne la réussite de la réintroduction de populations qui ont été maintenues en captivité. Nombre d’exemples d’échecs dans le rétablissement de populations autonomes peuvent être expliqués par l’omission de tenir compte des menaces qui constituaient le risque à l’origine ou par des programmes de reproduction en captivité dans le cadre desquels on n’a pas appliqué de mesures appropriées.
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