Avis scientifique 2009/009
Évaluation du stock de morue du Nord (2J3KL) en 2009
Sommaire
- Les débarquements totaux déclarés pour l’ensemble des pêches en 2008 (intendance, récréatives, relevés sentinelles et prises accessoires) étaient de 4 162 t. Les débarquements de la pêche d’intendance se sont chiffrés à 3 089 t, ce qui inclut 121 t pour les prises accessoires dans les pêches d’essai à la pie rouge et au turbot. En outre, 254 t ont été débarquées dans le cadre des relevés sentinelles.
- On estime que les débarquements de la pêche récréative en 2008 s’établissent à 818 t, d’après les résultats d’un sondage téléphonique. Il est possible que cette estimation soit révisée lorsque les poids fondés sur l’échantillonnage des prises de la pêche récréative seront disponibles. Les retours d’étiquettes laissent également sous-entendre que les débarquements de la pêche récréative peuvent être supérieurs à l’estimation dont on dispose actuellement.
- Selon les relevés d’automne au chalut par navire scientifique du MPO, les indices de l’abondance et de la biomasse du stock du large se sont accrus depuis 2003; la biomasse du stock reproducteur (BSR) est, quant à elle, en croissance depuis 2005. La BSR, la biomasse et l’abondance moyennes de la morue du large au cours des trois dernières années s’établissent à 8 % de la moyenne enregistrée pendant les années 1980.
- La majeure partie de l’abondance (50 %) et de la biomasse (75 %) établies d’après les relevés d’automne par navire scientifique menés dans les eaux du large est concentrée à proximité de la limite de 3K/3L. Cette région n’englobe que 14 % de la superficie totale du large couverte par les relevés dans 2J3KL, et une proportion inférieure à 20 % de la biomasse et de l’abondance établies d’après les relevés réalisés s’y concentrait dans les années 1980.
- La mortalité totale dans les eaux du large a été extrêmement élevée de 1996 à 2003 et a représenté un obstacle important au rétablissement du stock. La mortalité totale a diminué de façon marquée depuis 2003, et les perspectives de rétablissement se sont améliorées.
- L’augmentation récente de la biomasse du large est en grande partie attribuable à une amélioration de la survie et à la poursuite de la croissance de la classe d’âge de 2002 de même qu’à l’apparition, après 2005, des classes d’âge de 2000 et de 2001 au large.
- Des relevés acoustiques menés durant les hivers 2007 et 2008 ont permis la découverte de denses concentrations de morues dans une zone d’hivernage traditionnelle qui suit le bord du plateau, dans le sud de 3K. Les concentrations en 2008 étaient beaucoup plus importantes que celles observées en 2007 et comprenaient environ 20 % de poissons matures.
- Des expériences de marquage et des études par télémétrie menées au large en 2008 ont révélé qu’une portion importante des morues des concentrations du large migrait vers les eaux côtières de 3KL pendant l’été et que certaines de ces morues étaient capturées dans les pêches côtières. L’exploitation de la morue du large dans les pêches côtières a été estimée à 6 %.
- Les nouvelles preuves de migration vers les eaux côtières révèlent que le moratoire imposé dans les eaux du large ne suffit plus pour protéger le stock du large tant que le rétablissement n’est pas clairement établi.
- Le sondage téléphonique mené auprès de l’industrie de 2008 a révélé que la plupart des pêcheurs de 2J3KL estimaient que les morues étaient plus abondantes en 2008 qu’en 2007.
- La condition et les taux de croissance actuels de la morue révèlent que certains aspects de la productivité du stock se sont améliorés par rapport aux valeurs enregistrées dans les années 1990 et au début des années 2000; cependant, l’âge de la maturité sexuelle demeure faible. Ces composants de la productivité sont inférieurs aux niveaux observés dans les années 1980, alors que la biomasse et les prélèvements étaient plus importants.
- L’effectif des classes d’âge dans les eaux côtières au cours des années 1990 et 2000 est peu élevé comparativement à celui des années 1980.
- Même si aucun point de référence limite particulier n’a été établi, le stock est de toute évidence en deçà de toute valeur acceptable. L’application de l’approche de précaution exigerait que les prises, en 2009, soient maintenues au niveau le plus bas possible. Cela comprend l’interdiction de la pêche dirigée et la prise de mesures pour réduire les prises accessoires de morues dans les autres pêches.
- Même si l’état du stock du large s’est amélioré, celui-ci ne s’est pas accru dans la majeure partie de son aire de répartition historique et, dans l’ensemble, demeure de loin inférieur aux niveaux de biomasse historiques. Les gestionnaires doivent axer leurs efforts sur la poursuite de l’augmentation de la BSR et l’amélioration du recrutement jusqu’à ce que le stock soit devenu plus résilient aux effets de la pêche.
- Les taux d’exploitation de la morue du large par les pêches côtières ont été suffisamment faibles pour permettre la croissance de la biomasse dans certaines composantes hauturières; les taux d’exploitation ne doivent pas augmenter.
- Aux fins de l’évaluation, on a divisé les eaux côtières en trois zones : 1) zone du nord (2J et nord de 3K); 2) zone du centre (sud de 3K et nord de 3L); 3) zone du sud (sud de 3L).
- En 2008, les taux d’exploitation moyens établis d’après des expériences de marquage ont varié de 3 à 7 % entre les zones côtières du centre et du sud.
- Cependant, les données sur le recrutement laissent sous-entendre que la biomasse exploitable dans les zones côtières en 2009-2010 devrait être similaire à celle de 2008‑2009. Pour obtenir les mêmes taux d’exploitation qu’en 2008, il faut éviter d’accroître les prélèvements totaux (pêche récréative plus pêche commerciale).
- Dans la zone côtière du sud, les prises sont en partie fonction de l’immigration saisonnière de poissons provenant de 3Ps, où le stock est en déclin. Les prélèvements futurs peuvent, par conséquent, être davantage tributaires des morues provenant des eaux du large de 3KL.
- Dans la zone côtière du nord, les taux de prise sont inférieurs à ceux enregistrés dans la zone du centre, ce qui laisse sous-entendre une abondance moins élevée dans la zone du nord. Les pêches pratiquées dans cette zone sont tributaires de l’immigration saisonnière de poissons provenant probablement de régions du large, y compris 2J où la biomasse demeure faible. En conséquence, on recommande de limiter les prélèvements dans cette zone.
- Toutes les pêches doivent être gérées de sorte que les prises ne soient pas concentrées sur l’une des composantes du stock, lequel serait alors soumis à de forts taux d’exploitation.
Avis d’accessibilité
Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).
- Date de modification :