Avis scientifique 2009/014
Évaluation de la pêche exploratoire de l’holothurie (Cucumaria frondosa) dans le sud ouest du Nouveau Brunswick
Sommaire
- On connaît peu la biologie générale et la structure du stock d’holothuries dans la Région des Maritimes. Les taux d’exploitation durables et autres points de référence sont inconnus, tout comme les conséquences de la pêche sur la structure et la fonction de l’écosystème.
- Depuis 1999, plus de 80 % des prises et 90 % de l’effort de pêche ont touché une seule zone de pêche appelée « Les Passages ».
- Les débarquements ont atteint un sommet d’environ 1 600 t en 2005 pour se stabiliser aux environs de 1 100 t depuis, ce qui pourrait être attribuable aux zones de pêche définies et à la mise en place d’un total autorisé de captures (TAC) global de 1 370 t avant la saison de pêche de 2006.
- L’effort a atteint un point culminant en 2005 avant de s’établir à des niveaux inférieurs de 2006 à 2008.
- Les taux de prises ont aussi culminé à 4 877 kg/h en 2002, se maintenant à un niveau semblable à la moyenne à long terme de 4 292 kg/h en 2007 et en 2008. Si les taux de prises sont soutenus, ils suscitent néanmoins des incertitudes, quant à savoir s’ils correspondent véritablement au niveau d’abondance de la population.
- Un relevé réalisé en 2004 a révélé que de grands regroupements d’holothuries étaient relativement circonscrits, les plus fortes prises provenant du secteur situé au nord de l’île Deer, où la plus grande partie de l’effort de pêche a été déployée entre 2000 et 2004. Étant donné la nature irrégulière de la répartition de l’holothurie et l’absence de relevé systématique de toute la zone de pêche, il est impossible d’établir une estimation de l’abondance de la population totale pour le moment.
- On a observé des signes de diminution de la taille des animaux débarqués avec le temps, bien que la valeur de ces observations n’ait pas été établie et que des études additionnelles soient requises. Si la taille des animaux débarqués a véritablement diminué, cela signifie une hausse du taux d’exploitation associé au TAC de 1 370 t.
- L’espèce accessoire dominante au cours de la pêche de l’holothurie dans le SONB est l’oursin, dont les captures sont estimées à 34 t en 2008. Par ailleurs, 1 028 t d’oursins ont été débarquées dans le cadre de la pêche dirigée du homard dans la ZPH 36 en 2007‑2008. Les pêcheurs d’holothurie remettent à la mer toutes les prises d’autres espèces, bien que la survie de ces dernières n’ait pas été évaluée dans le cadre de cette pêche. Des observateurs en mer ont fourni des descriptions plus détaillées des prises accessoires que celles qui sont consignées dans les journaux scientifiques de la pêche de l’holothurie; on recommande donc le maintien de la présence des observateurs en mer.
- Le milieu dans lequel la pêche de l’holothurie dans le SONB est pratiquée est considéré comme étant productif et diversifié, affichant une répartition très irrégulière des organismes et des caractéristiques benthiques. Des effets immédiats et circonscrits des engins de pêche de l’holothurie sur l’habitat benthique ont été observés (par exemple, perturbation de la couche de périphyton), mais les répercussions à long terme sur les communautés et leur taux de récupération sont inconnues et nécessiteront un examen plus approfondi.
- Il serait possible de réduire les risques de conséquences sur l’habitat, dans les zones de pêche actuelles, si l’on étudiait l’emplacement ou l’étendue de tout habitat vulnérable particulier, ainsi que le taux de rétablissement de types d’habitats connus dans ces mêmes zones.
- Étant donné le nombre d’incertitudes associées à cette pêche, l’application du principe de précaution est recommandée.
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