Avis scientifique 2010/009
Évaluation du potentiel de rétablissement du cisco de printemps (Coregonus sp.)
Sommaire
- Au Canada, la seule population connue de cisco de printemps a été observée au lac des Écorces (46°31'48" N, 75°25'03" W) dans les Laurentides (Québec). Sa survie et son rétablissement dépendent de sa production soutenue à l’intérieur de cet habitat.
- L’isolement reproducteur du cisco de printemps, par rapport au cisco de lac (C. artedi), ainsi que les différences morphologiques observées, soutiennent sa spécificité génétique.
- Malgré l’incertitude liée aux données, la tendance observée au cours des quinze dernières années, entre 1994 et 2008, traduit un déclin important de la population.
- Une cible de rétablissement correspondant à 40 % de la moyenne des indices d’abondance (nombre de captures par unité d’effort) précédant le déclin des années 1990, soit une cible de l’ordre de 5 individus/heure/filet, est proposée.
- L’absence d’estimations sur les paramètres clés de la dynamique de population ne permet pas d’effectuer de projections sur l’évolution de la population de cisco de printemps.
- Le lac des Écorces, en tant qu’habitat unique du cisco de printemps, apparaît essentiel à la survie et au rétablissement de l’espèce. Les connaissances sur l’utilisation de l’habitat par les divers stades de vie demeurent partielles, mais rien n’indique que certaines parties du lac ne soient pas utilisées. Toute dégradation ou perte de quelques parties que ce soit devrait ainsi être évitée.
- L’introduction d’espèces concurrentes et prédatrices, en particulier de l’éperlan arc-en-ciel, a entraîné des changements au sein de la communauté ichtyenne. La prédation exercée par l’éperlan arc-en-ciel sur les larves de cisco de printemps, dans les parties profondes du lac des Écorces, est un facteur préoccupant. Il semble qu’un contrôle de la population d’éperlans arc-en-ciel pourrait contribuer au rétablissement du cisco de printemps.
- Le lac des Écorces a été soumis à de nombreuses perturbations attribuables au développement urbain et agricole au cours des 50 dernières années, ce qui l’a sensiblement dégradé et pourrait avoir causé des pertes d’habitat. Bien qu’il soit difficile d’en quantifier l’impact, la sensibilité des salmonidés à la dégradation du milieu biophysique est connue. Des mesures permettant d’atténuer les menaces à l’habitat pourraient favoriser la survie et le rétablissement de l’espèce.
- Selon l’état des connaissances actuelles et l’information disponible, le rétablissement du cisco de printemps demeure incertain, mais possible.
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