Avis scientifique 2010/012
Fertilisation des océans : atténuation des impacts environnementaux de la recherche scientifique
Sommaire
- La fertilisation des océans a été proposée comme méthode de géo-ingénierie qui permettrait d’augmenter, dans certaines régions de l’océan mondial, l’absorption par les océans du dioxyde de carbone de l’atmosphère. La National Academy of Sciences des É.-U. définit la géo-ingénierie comme des « options qui signifieraient une ingénierie à grande échelle de notre environnement afin de lutter contre les effets des changements dans la chimie atmosphérique ou de les contrecarrer ».
- La fertilisation des océans représente une approche de géo-ingénierie mise de l’avant par l’homme dans le but principal de stimuler la production primaire dans les océans. Les propositions de fertilisation se divisent grossièrement entre les ajouts de « micronutriments » et les ajouts de « macronutriments ».
- L’ajout de fer comme micronutriment est de loin la technique de fertilisation artificielle des océans la plus étudiée; l’azote est l’option la plus probable pour la fertilisation en macronutriments.
- Les conséquences prévues de la fertilisation à grande échelle comprennent les changements de composition de la communauté phytoplanctonique et de structure du réseau trophique, l’exportation verticale des matériaux d’origine biologique, la réduction de l’oxygène de subsurface et la production de gaz ayant des effets sur le climat, comme l’oxyde nitreux.
- Les résultats des expériences de fertilisation en fer des océans qui ont été effectuées jusqu’à maintenant n’ont pas permis de déterminer l’échelle à laquelle la fertilisation entraînera des modifications importantes de l’écosystème. Il y a toutefois une certaine confiance scientifique que nous puissions déterminer une « échelle seuil », de sorte que la fertilisation jusqu’à cette échelle ne provoquerait probablement pas de changements persistants pour un écosystème.
- La fertilisation à l’azote à grande échelle des eaux côtières comporte des risques écologiques élevés et des perturbations de l’écosystème possiblement irréversibles.
- Le cadre d’évaluation provisoire de la Convention de Londres/du Protocole de Londres fournit un mécanisme d’évaluation, cas par cas, des propositions de fertilisation des océans afin de déterminer si celles-ci représentent des recherches scientifiques justifiées.
- Il est recommandé de faire un examen de la base de connaissances en vue de l’élaboration et de la mise en application de critères pour effectuer l’évaluation environnementale des expériences de fertilisation, ainsi que pour établir une « échelle seuil » en deçà de laquelle les propositions pourraient être exemptées d’une évaluation complète.
- Une préoccupation relativement à la capacité d’un seul pays à mettre en œuvre le cadre d’évaluation donne à penser que, si possible, il devrait y avoir un organisme international disponible pour aider à faire les évaluations.
- Les expériences de fertilisation ont été très précieuses pour l’étude de la dynamique et du fonctionnement des écosystèmes océaniques et des cycles biogéochimiques, mais il est peu probable que des expériences isolées puissent permettre de résoudre les questions critiques entourant les conséquences à long terme de la fertilisation des océans comme mesure d’atténuation contre les changements climatiques.
- Il faudrait favoriser la recherche scientifique future sur la fertilisation des océans afin d’améliorer notre compréhension de la réponse des océans à l’ajout d’éléments nutritifs.
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